Le président Macron a annoncé hier, entre autres mesures, la fermeture jusqu’à nouvel ordre, jusqu’aux vacances de printemps, dans un premier temps, des crèches, écoles, collèges, lycées et universités. Étant considéré que les enfants sont plus sujets que les adultes à être des porteurs.ses sain.es, il semble pertinent de fermer les établissements scolaires.
Cette mesure aurait sans doute due être prise plus tôt et en informant et préparant les personnels des écoles. Nous apprenons au même rythme que la population les mesures mises en place. Le virus a commencé à se propager en France fin janvier, et c’est seulement le 5 mars que nous recevions le premier mail du ministère avec quelques informations.
Suite à ces annonces présidentielles, le ministre Blanquer ne cesse de répéter dans les médias que tout est prêt pour assurer la continuité pédagogique. Il ment ouvertement aux Français.es. Rien n’est prêt et personne, dans les écoles, ne sait ce qu’il ou elle devra faire à partir de la semaine prochaine.
Résultat : aucun.e enseignant.e ne sait ce qu’il se passera lundi prochain.
Dans ces conditions d’amateurisme et de manque d’anticipation, comment nos collègues pourraient informer et rassurer les familles ? Le ministre, en annonçant que tout est prêt et que les directeurs.trices informeront individuellement les familles, met ces derniers.ères dans une situation intenable.
« Comment un enfant qui n’a pas d’ordinateur pourrait suivre une "classe à la maison" ? »
Concernant cette fameuse continuité pédagogique, censée être prête pour tous.tes, elle ne fonctionnera pas pour plusieurs raisons.
Premièrement, comme indiqué précédemment, l’impréparation ne permettra pas de l’assurer.
Deuxièmement, le travail à la maison renforce les inégalités scolaires. La fracture numérique est indéniable. En effet, comment un enfant qui n’a ni ordinateur, ni tablette, ni internet pourrait suivre une quelconque « classe à la maison » ? Et les enfants qui n’ont pas de maison et que nous retrouvons également dans nos écoles ? Comment les enfants dont les parents ne parlent pas français, ou avec difficulté, ou qui ne savent tout simplement pas lire pourraient travailler à la maison ? Seul.es celles et ceux des catégories socio-professionnelles aisées ou médianes pourraient suivre ce travail à la maison, creusant d’autant plus ce fossé social et culturel.
Cette crise rappelle par ailleurs que les services publics sont un bien commun essentiel. Ils permettent à tout le monde et en particulier aux moins favorisés d’accéder aux soins, à l’éducation, etc.