Farida Belghoul s’était illustrée en 2014 en soutenant et en diffusant des accusations d’agression sexuelle contre une enseignante de maternelle de Joué-lès-Tours, qu’elle accusait également d’enseigner la soi-disant « théorie du genre » à l’école ; actes pour lesquels elle a été condamnée en première instance par le tribunal de Tours en 2016 pour « complicité de diffamation ». Le caractère diffamatoire des propos et actes de Belghoul a été ensuite confirmé et alourdi en appel par le tribunal d’Orléans, en janvier 2017 ; et les différents pourvois en cassation rejetés en janvier 2018.
Cette attaque s’inscrivait alors dans une offensive plus large des milieux intégristes et réactionnaires proches de l’extrême droite, dans un contexte lié à la Manif pour tous, contre l’école publique et les mouvements défendant l’égalité filles-garçons. L’affaire, qui avait éclaté en pleine campagne des élections municipales, avait été, à l’époque, instrumentalisée par Frédéric Augis, candidat Les Républicains et actuel maire de Joué-lès-Tours, qui avait affirmé que la théorie du genre était enseignée dans les écoles jocondiennes.
Belghoul, par ailleurs enseignante en lycée professionnel dans l’académie de Versailles, a publié le 23 mars sur son site la lettre officielle qui l’informe de sa révocation de l’Éducation nationale.
Cette sanction intervient après un conseil de discipline qui s’est tenu le 15 janvier 2019, suite à des prises de positions et la diffusion de vidéos contre l’éducation à la sexualité (accusée de « corruption pornographique ») et incitant les parents à manifester contre toutes les formes d’émancipation sexuelle et d’égalité des sexes.
Depuis l’affaire de Joué-lès-Tours, Belghoul crie au scandale et à l’acharnement judiciaire à grand renfort de vidéos et de chaîne YouTube, tout en affichant les soutiens les plus réactionnaires du moment (après Soral et Dieudonné, c’est désormais auprès du Père Horovitz [1] qu’elle trouve l’absolution), voire en déclarant une proximité avec certains représentants autoproclamés des Gilets Jaunes.
Bon débarras.