Pleinement mobilisé contre la loi travail, Sud Éducation 37 ne veut pourtant pas se résigner à ce que cette lutte en éclipse une autre, que nous menons depuis l’année dernière : celle contre la réforme du collège. Les « formations » se sont déroulées dans tous nos collèges. Aux formations de « présentation » de la réforme, parfois marquées par un mépris jusque-là inégalé de la part de nos Inspecteurs d’académie et inspecteurs pédagogique régional, se sont succédées des formations disciplinaires qui furent le plus souvent caractérisées par une absence totale de nouveauté.
Une seule constante, dans la mise en place de la réforme du collège : le mépris
➡ Mépris des parents d’élèves, à qui l’on fait miroiter une « aide personnalisée » qui se déclinera le plus souvent en classe entière, et une « réforme d’envergure », que la très grande majorité des établissements n’auront pas les moyens de réaliser ;
➡ Mépris des élèves, qui n’auront ni les mêmes enseignements, ni les mêmes volumes horaires par discipline (selon les Enseignements pratiques interdisciplinaires mis en place), ni les mêmes options d’un collège à un autre ;
➡ Mépris, enfin, mais nous y sommes désormais habitués, des enseignants, qui réclamons à corps et à cris et surtout, à l’unanimité, auprès d’une administration autoritaire et mutique, la réduction du nombre d’élèves par classe. Seule cette action permettrait d’avoir les moyens nécessaires de faire progresser l’ensemble de nos élèves, et ainsi restreindre au maximum le déterminisme social. Cette demande s’accompagne d’une autre, tout aussi importante, à savoir une véritable réforme qui ne prendra pas prétexte d’« acquis fondamentaux » pour faire baisser les heures de français ou de mathématiques ;
A ces demandes réitérées et constante, l’Éducation Nationale répond baisse des horaires disciplinaires, neurosciences, pédagogie de projet, et pseudo interdisciplinarité.
Il est certain que les mots coûtent moins cher que les actes, et que la prétendue réforme du collège n’aura eu d’autre mérite que celui de supprimer en silence et presque sans débat l’allemand et le latin. Les heures d’Enseignements pratiques interdisciplinaires et d’Ateliers Pédagogiques faisant leur entrée obligatoire dans la danse des horaires, il a bien fallu leur réserver une place au détriment des disciplines et la compétition, désormais, fait rage entre celles-ci, au nom de l’autonomie.
Face à ce mépris et au refus de toute discussion sur une réforme imposée d’en haut, et alors que des consignes de sur-notation vont encore accompagner les épreuves du Brevet des Collèges, nous ne nous résignons pas à abandonner la lutte.