États généraux de l’Université de Tours : quelle université avant la retraite ?

En réponse aux attaques du gouvernement, et face aux dysfonctionnements que connaît l’université depuis quelques années, des états généraux se tiendront le vendredi 31 janvier à Tours, à l’appel d’enseignant-es chercheur-es, de doctorant-es et de personnels administratifs. Appel.

Nous, enseignant.es-chercheur.es, personnels administratifs et doctorant.es particulièrement préoccupés par les réformes en cours, avons obtenu de la part de la présidence la banalisation de la journée du 31 janvier, que nous avons décidé de consacrer à des échanges sur la crise que rencontre actuellement (et depuis plusieurs années) l’université.

Aussi, nous invitons les personnels administratifs et techniques, les vacataires, les enseignant.es-chercheur.es, les enseignant.es, les chercheur.es, les doctorant.es et chargé.es de cours de tous les départements et de toutes les composantes ainsi que les étudiant.es de toutes les formations de l’université de Tours à participer à cette journée exceptionnelle. Portée par des personnels de plusieurs sites et de plusieurs disciplines, cette initiative s’inscrit dans une démarche complémentaire de celle des syndicats et des instances représentatives de l’université.

Faire un état des lieux des conditions de travail

Le premier objectif de la journée est de dresser ensemble un état des lieux des conditions de travail et d’étude à l’université. Le second est d’échanger sur les conséquences immédiates et à venir des réformes en cours (retraite, loi de programmation pluriannuelle de la recherche), couplées à d’autres réformes déjà mises en œuvre (Parcoursup, réforme du baccalauréat, Loi de Transformation de la Fonction Publique, etc.). Enfin, cette journée constituera une occasion inédite de proposer collectivement des solutions aux difficultés que nous rencontrons.

Venez vous informer et échanger. Le constat est connu et largement partagé : l’université de Tours traverse depuis plusieurs années une série d’épreuves affectant la réussite des étudiant.es et les conditions de travail des personnels. De nombreuses équipes (de formation et de recherche), de nombreux services et de nombreuses personnes sont au bord de la rupture, contraints à faire toujours plus avec des moyens sans cesse plus réduits.
Dans ce contexte, les perspectives de diminution des pensions de retraite et le report programmé de l’âge de départ pour tous les personnels de l’université sont des signaux très inquiétants envoyés à la communauté universitaire.

Alors que le Conseil d’État pointe les contours juridiques et financiers incertains du texte qui lui a été soumis et l’impossibilité d’y inclure l’engagement de revaloriser les enseignant.es et les chercheur.es par des lois de programmation, rien ne semble prévu pour les personnels administratifs et techniques, trop souvent oubliés dans les discours officiels sur l’enseignement et la recherche. De même, la prise en compte des primes sera loin de compenser la perte de pension entraînée par la réforme.

Refuser le management et la concurrence

Les réponses contenues dans le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) sont par ailleurs très insatisfaisantes, nous proposant une université avec de moins en moins de personnels statutaires, avec des financements pérennes réduits, avec toujours plus de bureaucratie, de gouvernance managériale et de mise en concurrence (inter-individuelle et inter-établissements). Si quelques-un.es anticipent la possibilité de tirer leur épingle du jeu, la grande majorité y perdra une bonne part de ce qui assurait l’intérêt de la condition universitaire.
Une telle accumulation de vents contraires produit un profond désarroi qui questionne pour beaucoup d’entre nous le sens du travail dans le service public. Ce désarroi fragilise également les collectifs. Nous sommes trop isolés et le chacun pour soi accélère la dégradation des conditions de travail de tou.tes.

L’université est à la croisée des chemins. La crise est profonde. Il nous faut réagir. Les États Généraux du 31 janvier se proposent d’être un moment d’échanges et de débats autour de l’avenir de l’université. Tous les personnels y sont conviés, quels que soient leur fonction, leur statut et leur site de rattachement. La parole y sera libre et égalitaire, et chacun pourra venir témoigner, s’informer et porter des propositions. La journée du 31 janvier a été banalisée par la présidence de l’université pour vous permettre de venir participer, échanger et débattre dans l’esprit collégial et démocratique qui caractérise l’université.

Nous ne sommes pas condamné.es à manager la pénurie. Il existe des alternatives à l’inexorable déclin de l’université. Elle devra s’inventer avec nous tous et toutes, par les voies du dialogue, en faisant entendre nos attentes légitimes et la diversité de nos projets. Parlons nous et trouvons ensemble des moyens de changer nos conditions de travail.

À partir de 9h, Amphi E, Site Portalis, Quartier des Deux Lions, Arrêt Tram Fac Deux Lions