En Vendée, la gendarmerie expulse la ZAD de la Dune en plein confinement

Depuis plusieurs mois, en Vendée, une mobilisation s’organise contre la destruction d’une plage à Brétignolles, pour construire une « marina » inutile pour les privilégiés. Plusieurs manifestations ont réuni des centaines de participants, et des personnes occupent le terrain depuis des mois.

Mercredi 8 avril, la préfecture profite du confinement pour investir les terrains occupés et expulser les habitants et habitantes. Pas moins de 15 véhicules de gendarmes avec des renforts, un hélicoptère et des unités du « peloton d’intervention de la gendarmerie » sont sur place. Quinze personnes sont arrêtées.

La mairie envoie immédiatement des riverains incendier les cabanes, dans un élan pétainiste assez terrifiant, sous le regard des forces de l’ordre. Pas besoin d’attestation ! Rappelons que Macron avait promis une prolongation de la trêve hivernale …

Ce déploiement répressif contre des opposants écologistes est indécent en pleine crise sanitaire. D’autant plus qu’à cause du confinement, il était impossible pour les personnes expulsées de recevoir du soutien. Voici le communiqué de la « ZAD de la dune ».

« Évacuation en plein confinement, c’est ACABlant !!

En plein confinement, la ZAD de la Dune a été expulsée ce mercredi 8 avril en début de soirée, à grand renfort de gendarmes, PSIG, hélico et drones… Nos 15 camarades présent.e.s sur place ont été nassé.e.s dans les champs puis embarqué.e.s vers 18h30 pour contrôles d’identité et sont en train de sortir de différents commissariats. Iels se retrouvent donc à la rue en pleine nuit et loin de tout soutien.

Vers 20 heures, les services techniques de la ville brûlent les cabanes avec toutes les affaires personnelles à l’intérieur !! Les camions aménagés, quatre chiens, un chat, vingt poules, un canard et Elizadeth notre truie sont envoyé.e.s à la fourrière. Il est inadmissible de profiter de l’état d’urgence sanitaire pour lancer de telles opérations.

Alors que la priorité du gouvernement devrait être d’ordre sanitaire, l’état paye le prix (c’est-à-dire nous) d’une opération militaire au moment même où on manque de masques si basiques pour protéger les soignant.e.s et la population ! Pour rappel, une heure d’hélico coûte déjà 4 000 euros.

Puisque nous refusons la construction de ce port infâme et élitiste ainsi que tous les projets industriels, puisque nous refusons le coup d’état pandémique qui suivra la crise du coronavirus, puisque le monde qu’ils dessinent est à vomir, dès la fin du confinement, nous appelons à une réoccupation festive de la ZAD de la Dune ! D’ici là, utilisons les gestes barrières et n’oublions pas que sous les pavés la plage !!

Source : Nantes Révoltée