Droits des femmes et prévention des violences : la baisse des subventions menace le CIDFF

La structure tourangelle d’accueil, d’écoute et d’accompagnement des femmes est mise en péril par la baisse continue des subventions qui lui sont accordées, alors qu’elle est de plus en plus sollicitée.

Le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), qui assure une mission d’accueil, d’orientation et d’accompagnement, notamment pour les femmes victimes de violences sexistes, est « au bord de la rupture » [1], faute de financements suffisants :

« À l’exception des dotations d’État et du conseil régional, les collectivités territoriales et locales se désengagent progressivement dans le montant de la subvention allouée chaque année. »

D’après le quotidien local, le Département a ainsi réduit sa participation financière de moitié ces trois dernières années et ne finance plus l’accompagnement psychologique des victimes. Tours Métropole et la ville de Tours ont également baissé le montant des subventions versées. Le déficit lié à ces baisses a déjà entraîné la suppression d’un poste de secrétaire qui assurait l’accueil physique et téléphonique des personnes ; d’autres suppressions de postes pourraient intervenir.

Les CIDFF ont pour mission d’informer les femmes sur leurs droits, d’accueillir et orienter les victimes de violences mais aussi accompagner les enfants dans le cadre de violences conjugales. La structure intervient également en milieu scolaire sur le thème de l’égalité filles-garçons et anime des formations de sensibilisation aux violences. Sur d’autres territoires, les subventions sont également en baisse, entraînant des fermetures ou des difficultés de fonctionnement. Dans un article de septembre 2018, paru sur le site Bastamag, et relatant la fermeture d’un lieu d’accueil de jour pour les femmes victimes de violence, géré par le CIDFF à Lorient, on peut lire ce témoignage du collectif « Femmes en marge » :

« En France, il faut faire la manche pour les femmes victimes de violences qui ont besoin d’écoute et que l’État abandonne. »

En Indre-et-Loire, le CIDFF est de plus en plus sollicité : l’association fait état d’une augmentation de 30 % des permanences d’information juridique assurées entre 2017 et 2018, et d’une hausse de 15 % des demandes juridiques et d’accompagnement des victimes de violences conjugales.

La situation du CIDFF est à mettre en regard des engagements pris par le chef de l’État, qui assurait que les violences faites aux femmes seraient la grande cause du quinquennat.

Notes

[1La Nouvelle République, 18/05/19.