Alors que les militaires défilaient devant la mairie et alors que les élus avaient appelés le peuple tourangeau à se vêtir des couleurs nationales, les exilés du Sanitas ont décidé de venir participer la fête. Eux voulaient dire que la solidarité devait être de la partie afin de revendiquer leur droit à la dignité et de dénoncer les conditions dans lesquelles État, mairie et préfecture les laissent pourrir. Derrière une banderole « La solidarité n’a pas de frontières, la révolution reste à faire ! Dignity ! Freedom ! », ils ont descendu la rue Nationale alors que les badauds ébahis par les décorations des bidasses se dirigeaient vers la guinguette et le feu d’artifice.
Ironiquement au même moment, l’affichage du tramway indiquait un message sans équivoque : « liberté, dernier passage ».
Les flics aux ordres, nombreux en ville en ce jour de célébration nationaliste se sont interposés alors que les exilés approchaient des symboles républicains que sont le palais de justice et la mairie. L’un d’eux a ressenti le besoin de sortir son flashball, tandis que les autres blaguaient niaisement à propos du petit nombre de personnes tenant la banderole ou du fait qu’ils stoppent à leur approche. On pourrait plutôt s’amuser du fait que 40 flics (municipaux et nationaux) soient nécessaires pour contrer la cohorte ennemie. Une chose est sûre, les exilés ne disparaîtront pas parce que la mairie, l’État et la préfecture font mine de les ignorer.