Déconfinement : le n’importe quoi de la préfète

Autoriser l’ouverture des châteaux et musées mais interdire l’accès aux plages des fleuves et rivières du département, c’est la décision absurde prise par la préfète d’Indre-et-Loire dès le 11 mai. Vite, il faut relancer l’économie et le tourisme [1] !

Dans un même élan, Corinne Orzechowski a donc établi une liste des châteaux autorisés à ouvrir au public, et interdit l’accès du public aux lacs, plans d’eau, centres nautiques, plages et grèves de la Loire, du Cher, de l’Indre et de la Vienne dans le département [2]. Le premier arrêté relève que « le département d’Indre-et-Loire est classé en zone verte sur la carte de France présentée par le Ministre des Solidarités et de la Santé le 7 mai 2020 », ce qui apparaît comme un argument justifiant la réouverture des châteaux ; le deuxième arrêté reprend la même information, mais ajoute : « ce classement, bien qu’il indique que la situation sanitaire est favorable à un déconfinement, ne doit pas éluder le caractère progressif de ce dernier ».

Le risque identifié par la préfète serait « la formation de rassemblements de plus de dix personnes sur les plages ». Comme si ce risque n’existait pas dans les files d’attentes des lieux touristiques. Dans un arrêté du 13 mai, la préfète a légèrement revu sa position : l’accès aux berges des cours d’eau est autorisé aux pêcheurs, aux piétons et aux cyclistes, tandis que l’accès aux plages et aux grèves reste interdit. Reste à distinguer ce qui relève de la berge, de la plage ou de la grève, avec la menace d’une amende qui dépendra de l’arbitraire policier et gendarmesque.

Encouragé par les décisions de la préfète, le conseil départemental d’Indre-et-Loire s’est empressé de se payer un publi-reportage sur le site info-tours.fr pour encourager la population à aller visiter les jardins du château de Villandry, auquel ont été livrés gants, gel, visières de protection, plexiglas et hygiaphones.

Les loisirs payants sont encouragés. Flâner sur la plage et regarder couler la Loire reste interdit.

Notes

[1Le sénateur Serge Babary et le maire de Tours Christophe Bouchet sont d’ailleurs allés pleurnicher auprès du premier ministre afin que des mesures soient prises pour sauver la filière touristique.

[2Voir les arrêtés sur le site de la préfecture.