De Valls à Cazeneuve : une année meurtrière à la frontière

Le Ministre de l’Intérieur est venu le 3 novembre à Calais présenter un « accueil de jour » en réalité bien peu accueillant. Selon le GISTI [1], il semble avoir avant tout comme fonction « d’éloigner migrantes et migrants du centre de la ville et de les assigner à l’invisibilité ». Face à ce dispositif prétendûment humanitaire, le site Passeurs d’hospitalité publie ce sinistre bilan de la politique répressive à laquelle se réduit désormais l’action du gouvernement Valls.

« Au long de ces derniers mois se sont succédés les décès d’exilés à la frontière britannique, plus que n’importe quelle année.

Les associations ont commencé à signaler l’augmentation des prises de risque par les exilés pour franchir la frontière, et l’augmentation du nombre d’accident qui en résultait, dès l’été 2013. Mais c’est l’arrivée d’exilés venus de Libye en traversant la Méditerranée, en nombre de plus en plus importants, et souvent sans argent ou presque, qui va aggraver le phénomène. Les Érythréens et les Éthiopiens en particulier, qui étaient devenus entre-temps très peu nombreux à Calais et avaient perdu leur place dans l’économie du passage, ont dû se replier vers les possibilités de passage les plus hasardeuses et les plus risquées. Ce sont eux – et elles – qui ont payé le prix fort en terme d’accidents et de morts.

Les autorités, alertées par les associations, n’ont rien fait pour empêcher les morts. Au contraire, les renforts policiers qui ont été déployés ont aggravé les choses.

Les décès sont devenus plus rares lorsque les exilés sont devenus plus nombreux, et qu’ils ont utilisé leur nombre pour encercler les camions, forcer l’entrée des parkings et dérouter la police et la sécurité. Cette tactique était aussi un moyen de préservation de la vie de chacun.

La police s’est réorganisée et a reçu des renforts. La prise de risque est redevenue plus importante chez les exilés, et le nombre de morts augmente à nouveau.

La situation matérielle catastrophique, le harcèlement policier en ville ou à la gare, les mesures d’exclusions prises par la mairie, les réactions d’hostilité de plus en plus visibles par l’extrême-droite, l’aggravation des violences policières, mettent les exilés sous pression et poussent à la prise de risque. »

La suite de l’article est disponible sur Passeurs d’hospitalités.

Notes

[1Groupe d’Information et de Soutien aux Immigrés