Le 10 mai à 15 heures, le Collectif Jeunes Majeurs et le Collectif de Soutien aux Mineurs Etrangers Isolés appelaient à un rassemblement devant le foyer de la rue des Murlins à Orléans, afin de soutenir les jeunes exclus de l’aide sociale dans le Loiret. Cet événement était annoncé dans un long texte publié sur Médiapart par Jean Carré [1] pour RESF45, SUD Santé Sociaux et SUD CHRO [2]. Extraits.
Rêvant sans doute tous deux d’être un jour Président de la République, ils s’en attribuent à leur façon certaines missions régaliennes dans leur petit territoire réciproque. Leur mandat de député pour l’un [3], de sénateur pour l’autre [4], ne sont décidément plus à la hauteur de leurs ambitions. En attendant de s’installer à l’Elysée, ils se voient bien, l’un Président de la République Orléanaise, l’autre de la République Loirétaine. Ayant parfaitement compris que la xénophobie, ce vieux réflexe de la peur de l’autre, peur de la différence, pouvait payer sur le plan électoral, aiguillonnés par les discours du Front National, nos deux compères font dans la surenchère sur les questions de l’immigration. Il n’y a qu’une place à l’Elysée !
Passant du discours aux actes, le maire d’Orléans s’attaque directement aux familles qu’elles soient françaises ou étrangères résidant légalement en France dans la bonne ville d’Orléans, leur rendant à toutes de plus en plus difficile l’obtention du certificat d’accueil exigé pour la visite d’un parent. Il en est de même pour les mariages entre ou avec étrangers. (...) Même le préfet de Région est intervenu, par un recours gracieux, pour demander au conseil municipal et à son maire de revoir l’intitulé des missions de cet adjoint, véritable ministre de l’intérieur municipal.
La décision du président du conseil général est encore plus grave. (...) [Il] vient de prendre une décision terrible quant au sens et aux conséquences pour les jeunes étrangers vivant dans notre département. Ce décret inique comporte deux chapitres. Il soumet la prise en charge des mineurs isolés étrangers à deux obligations cumulatives. La première obligation : il faut une place dans un centre d’accueil adapté une fois l’ensemble des placements en attente mis en œuvre. L’ensemble des placements en attente concernent des jeunes français. N’ayant nullement l’intention d’ouvrir de nouvelles places, le président [du conseil général] rejette à l’avance toute prise en charge sociale des mineurs isolés étrangers. Il les condamne, aux mépris des lois de protection de la jeunesse, à vivre à la rue.
Cette situation en rappelle une autre, l’accueil fait aux réfugiés espagnols, fuyant la guerre civile et le franquisme à la fin des années trente, dans les différents départements de notre région (...). Rappelons-nous les centres d’accueil ou d’hébergement qui pour trop d’entre eux annonçaient les camps qui fleuriront quelques années plus tard à travers toute l’Europe. Rappelons-nous les préfets de l’époque, négociant, place par place, l’hébergement avec les maires les plus réceptifs à la cause des républicains espagnols ou simplement sensibles à la détresse humaine de ces femmes, de ces enfants, de ces hommes cassés par ce qu’ils venaient de vivre de l’autre côté des Pyrénées. Rappelons-nous ces familles éclatées et leur état sanitaire. Rappelons-nous la recherche désespérée de places dans les hôpitaux pour accueillir les plus touchés.
La deuxième obligation, ahurissante : il faut, au mineur étranger, un certificat des services de l’Etat prouvant qu’il ou elle n’est pas atteint par le virus Ebola ! Cette deuxième condition montre une évidence. Le président du conseil général du Loiret n’est pas très au fait des questions médicales et des maladies tropicales (...). Car une personne touchée par le virus Ebola tombe généralement et rapidement… malade. Et même arrive à en mourir ! Cette fièvre hémorragique est foudroyante. Ce virus sévit en Afrique tropicale et équatoriale essentiellement. Etant donné le temps que mettent les migrants de ces régions à passer les multiples obstacles pour arriver en France, la plupart d’entre eux seraient décédés en route. Pour les survivants, les contrôles sanitaires aux frontières sont un filtre supplémentaire et on voit mal un médecin dans un aéroport laisser repartir dans la nature une personne contaminée.
L’intégralité de l’article est à lire ici : De la plaine de Beauce aux étangs de Sologne, la chasse à l’immigré est ouverte