« Radio France (RF), ce sont 7 radios, 44 antennes locales, deux orchestres, deux chœurs, des sites Internet, une maison d’édition, des comédiens (RF est le premier employeur de France de comédiens), des journalistes, des réalisateurs, des techniciens, des documentalistes, des attachés d’émission, des agents de service de sécurité, des garagistes, des pompiers, des serruriers, des plombiers, des menuisiers et tout un tas d’ouvriers qui n’ont pas forcément de rapport direct avec ce que nous entendons à l’antenne mais contribue à la fourmilière radiophonique.
Radio France, ce sont plus de 5 000 travailleurs et travailleuses. »
Pourquoi la grève ?
« Depuis l’annonce à l’automne dernier d’une dette qu’il faudrait éponger, la révolte gronde dans les couloirs de la maison ronde. En effet, les comptes sont dans le rouge à la suite de la baisse de la subvention d’État issue de la redevance télé, et à un chantier de rénovation dont le coût ne cesse de se multiplier au fil des années.
Pour « faire des économies », le big boss Mathieu Gallet veut virer des gens (on parle de 500 personnes à « accompagner au départ »), externaliser des services (il a commencé avec le ménage), mettre plus de pubs, arrêter la diffusion en grandes ondes, rationaliser les moyens en mettant les réalisateurs et les techniciens sous la hiérarchie directe des producteurs alors qu’ils en sont encore indépendants. »
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« Le PDG vend aussi ce qu’il appelle « la marque », « le label » Radio France, en louant des espaces de productions radiophoniques à des entreprises du CAC 40 pour boire du champagne face à la Seine. Rien que depuis le début de l’année, des espaces ont été privatisés pour Pernod Ricard, Vuitton et d’autres, le tout en leur affectant des salariés de Radio France. »
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Convergences
« La direction essaie de faire pression, pour maintenir coûte que coûte une « antenne » dite « dégradée » en forçant les producteurs d’émission à parler au micro, même si leur équipe est gréviste. L’équipe de la direction est très investie pour tenter de casser la grève. Pendant le week-end, un salarié gréviste en train de coller des affiches a été contrôlé par le directeur d’établissement. Il a dû montrer son badge comme on doit montrer ses papiers face à un flic. En réaction, l’AG de lundi a voté une motion de défiance à l’égard de ce directeur.
Malin, Olivier Poivre d’Arvor, le directeur de France Culture tente, lui, de faire copain/copain avec les grévistes en proposant aux animateurs de parler de la grève pendant 10 minutes s’ils reprennent l’antenne. Ce matin il a même proposé aux salariés de la chaine de se réunir "pour discuter" autour d’un croissant et d’un café. Il semble ignorer que les gens se parlent comme jamais depuis le début du mouvement et libre à lui de prendre part aux discussions.
Ce mercredi matin toujours, c’est un pompier qui a raconté comment le directeur des ouvriers a mis la pression sur un plombier accusé d’avoir coupé l’eau ou comment les agents de sécurité sont menacés à base "si tu fais grève, quand il y aura l’externalisation, tu seras pas repris". »
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