Contre une protection de l’enfance au rabais, rassemblement vendredi 2 février !

Les salariés du secteur de la Protection de l’Enfance sont appelés à faire grève et à se rassembler devant le conseil département d’Indre-et-Loire le vendredi 2 février. Communiqué de l’intersyndicale CGT-FO-SUD.

Après la grève et la manifestation des salariés du secteur de la Protection de l’Enfance du 15 décembre dernier, le Conseil Départemental manœuvre et tente de jeter le discrédit sur la gestion des associations habilitées ; et par là même sur les missions d’intérêt général accomplies par les salariés.

Membre de droit de toutes les associations en Protection de l’Enfance qu’il a habilité, le Conseil Départemental ne peut ignorer les situations financières des établissements du département. Situations en totale contradiction avec ce que le président du Conseil Départemental a pu déclarer à la presse dernièrement. En effet, ces associations ne sont pas « assises sur un trésor ». Il s’agit pour lui de justifier son action de « reprise de fonds » à hauteur de 4 millions d’euros [1] ! La logique voudrait que le département exige plutôt de ces établissements la création de postes pour assurer la prise en charges des mesures en attente. Le drame de Bourges [2] de ce début d’année montre bien le péril « criminel » qu’il y a à différer la mise en œuvre de mesures quelles qu’elles soient.

Pire, le report du vote pour l’adoption du schéma départemental 2018/2022 du 15 décembre 2017 au 2 février 2018 laisse aujourd’hui tous les acteurs de la Protection de l’Enfance du département sans conduite, sans orientation, dans l’expectative d’hypothétiques « appels d’offres » lancés par le département puisque la mise en place du schéma départemental est désormais repoussée en juin 2018.

Évidemment, le conseil départemental 37 doit faire face à une baisse de sa Dotation Globale de Fonctionnement que lui attribue l’État à hauteur d’au moins 13 à 14 millions d’euros, quote-part pour l’Indre-et-Loire des 15 milliards d’euros d’économie annoncé par l’État ! Le conseil départemental est face à des choix : il a décidé de s’attaquer à la protection des enfants pour boucler son budget !! Il préfère placer les associations dans une insécurité financière chronique qui va les obliger à terme à emprunter auprès des banques pour payer leurs charges.

C’est au final un véritable gâchis pour une mission de service public ! Il est impossible d’accompagner, avec moins de moyens, les enfants fragilisés !

De tout cela il ressort :

  • qu’alors que les besoins en Protection de l’Enfance vont croissants d’importants moyens sont soustrait à deux des plus grosses associations habilitées du département ;
  • que plus de 400 emplois en Protection de l’Enfance sont maintenant directement menacés par la politique du Conseil Départemental d’Indre et Loire ;
  • que les dégradations des conditions de travail, d’exercices professionnels interrogent le dispositif de Protection de l’Enfance au point d’exposer au danger les enfants protégés ;
  • que la pratique de mise en place de listes d’attente pour la prise en charge des « enfants en danger » se pérennise, ce qui est en l’état inacceptable !

Aussi nous revendiquons :

  • l’abandon immédiat de la mesure de suspension des financements de la Fondation Verdier et de l’Association Départementale pour la Sauvegarde de l’Enfance (ADSE) ;
  • le maintien du dispositif en Protection de l’Enfance et dotation à hauteur des besoins en protection des enfants ;
  • la restitution immédiate des 4 millions d’euros pour les créations de postes qui manquent cruellement depuis des années ;
  • le maintien de tous les postes de tous les emplois, de toutes les structures, de tous les établissements, de tous les services des associations habilitées du département !
  • oui aux projets dûment dotés, non au Contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens (C.P.O.M.) ;
  • non à un schéma de la Protection de l’Enfance au rabais !

Tous en grève et au rassemblement pour faire reculer ce département et exiger des réponses qui prennent en compte les besoins réels des populations concernées ! Rendez-vous à 9h le 2 février devant le siège du conseil départemental d’Indre-et-Loire.

Illustration : mobilisation des salarié-es de la protection de l’enfance devant le conseil départemental du Maine-et-Loire

Notes

[1Rappelons au passage que la formation politique de Jean-Gérard PAUMIER est d’accord pour les 80 milliards € d’économie sur 5 ans dont 13 milliards sur les collectivités territoriales pour financer le pacte de responsabilité et les mesures fiscales du gouvernement.

[2Une enfant de 6 ans, victime de sévices dans sa famille, a fini par succomber à ses blessures après plus de deux semaines passées dans le coma. Les associations de protection de l’enfance se sont constituées partie civile pour faire la lumière sur d’éventuels dysfonctionnements : « Le petit frère de l’enfant a été placé, le juge des enfants a rédigé une ordonnance, pourquoi ne s’est-il rien passé ? s’insurge Martine Brousse, présidente de la Voix de l’enfant. Quand les parents ne sont plus en capacité de protéger l’enfant, c’est à l’Etat de le faire. Cette fillette a vécu un calvaire, nous n’avons pas le droit de laisser faire ça. ».