Contre les violences sexistes et sexuelles, manifestation à Tours le 24 novembre

Appel unitaire à manifester à Tours pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes le samedi 24 novembre 2018.

Le quotidien des femmes, de toutes origines, est ponctué de féminicides, de violences sexistes et sexuelles au travail, de violences conjugales, de harcèlement dans les transports publics, de violences gynécologiques et obstétricales (gestes, propos sexistes sur la sexualité des femmes, leur capacité à enfanter), de violences économiques (inégalités salariales...) de violences à l’égard des femmes en situation de handicap, des migrantes, etc. En prenant la parole, les femmes dénoncent et font éclater au grand jour le système mondialisé du patriarcat.

En moyenne, le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans qui au cours d’une année sont victimes de viols et de tentatives de viol est estimé à 84 000 femmes :

  • dans 91 % des cas, ces agressions ont été perpétrées par une personne connue de la victime ;
  • dans 45 % des cas, c’est le conjoint ou l’ex-conjoint qui est l’auteur des faits.

En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire intime « officiel » (conjoint, concubin, pacsé ou « ex ») ou non officiel (petits-amis, amants, relations épisodiques...). Cette même année, l’enquête « Violences et rapports de genre » (VIRAGE) menée par l’INED, a permis de mesurer le nombre de personnes ayant subi des violences sexuelles (viols, tentatives de viol, attouchements du sexe, des seins ou des fesses, baisers imposés par la force, pelotage) au cours de leur vie. Ces violences ont concerné 14,5 % des femmes âgés de 20 à 69 ans [1].

En septembre 2018, le ministère annonçait une hausse des agressions sexuelles de 23,1 % sur les sept premiers mois de l’année, soit 28 000 cas ; 3 357 actes de harcèlements supplémentaires sur une période de un an ; 10 000 cas de coups et blessures volontaires ; et 8 000 nouveaux cas de violences familiales concernant pour 6 000 d’entre eux des femmes.

Comment parvenir à l’égalité femmes-hommes si on ne se libère pas de ce fléau ? L’éradication des violences est une condition de l’émancipation des femmes, du contrôle de leur propre corps et de leur vie. Ensemble, nous œuvrons pour :

  • lutter contre le harcèlement dans l’espace public ;
  • encourager les plaintes contre les viols et leurs condamnations comme crimes ;
  • dénoncer la pédocriminalité ;
  • combattre les féminicides et leur traitement médiatique honteux, à l’eau de rose nauséabonde...

Nous revendiquons :

  • une loi interdisant la publicité et l’affichage sexiste ;
  • des mesures efficaces de lutte contre le cyber harcèlement, afin que les sites d’hébergement cessent de répandre les stéréotypes sexistes ;
  • la mise en place rapide d’actions éducatives de sensibilisation et de prévention obligatoire dans tous les établissements scolaires en faveur de l’égalité femmes-hommes, contre toutes les violences ;
  • une stricte interdiction de la médiation pénale et familiale aux victimes de violences ;
  • une loi cadre avec des moyens financiers conséquents.

L’Espagne vient de dégager un milliard d’euros contre ce fléau, la France en a aussi les moyens !

Rendez-vous, toutes et tous à la manifestation pour dire stop aux violences, le samedi 24 novembre 2018 à 14h30, place Jean Jaurès !

A l’appel de : Osez le Féminisme, Stop Harcèlement de Rue, Peuples Solidaires, Scop l’Engrenage, centre LGBT, Les Amis de Demain le Grand Soir, le Réseau Féministe 37, l’Union Syndicale Solidaires, SUD santé sociaux, SUD Education, PCF, Jeunesse Communiste, NPA, AL, PCOF, PG, FI.

Notes

[1Les chiffres des violences selon les sites du ministère (stop-violences-femmes) et memoiretraumatique.