Contre la précarité étudiante, soulevons-nous !

Après l’immolation d’un étudiant lyonnais, nous appelons à nous mobiliser contre la précarité. Une assemblée générale se tiendra mardi 26 novembre aux Tanneurs. Communiqué des étudiant-es mobilisé-es.

Vendredi 8 novembre un étudiant lyonnais a tenté de s’immoler par le feu devant les bâtiments du CROUS. Il est aujourd’hui dans le coma. Nous apportons tout notre soutien à ses proches et aux camarades lyonnais·e·s, dénonçons la précarité étudiante et l’absence d’espoir en l’avenir qui l’a poussé à cet acte, dont sont responsables, comme il le dit, les gouvernements de Macron, Hollande, Sarkozy et l’Union Européenne.

Pour lutter contre cela, nous appelons à une assemblée générale à 12h dans l’amphi A des Tanneurs, le mardi 26 novembre, journée de mobilisation nationale pour les étudiant.e.s.

La situation des étudiant.e.s

La précarité touche beaucoup les étudiant·e·s, en particulier celles et ceux venant des classes populaires et une partie de la classe moyenne. La majorité d’entre elles et eux vivent sous le seuil de pauvreté, malgré le silence des médias. La bourse la plus élevée donnant droit à seulement 560€ par mois, et le loyer moyen d’un studio à Tours étant de 430€, sans compter la baisse des APL, de nombreux·es étudiant·e·s sont obligées de travailler à côté de leurs études pour survivre. Cette obligation et la pauvreté font qu’iels réussissent moins leurs études que les étudiant·e·s venant des classes moyennes et surtout de la bourgeoisie.

Aujourd’hui l’université n’est plus un lieu où le savoir est accessible gratuitement à toutes et tous, mais un lieu élitiste de mise en compétition des étudiant·e·s que l’on veut faire entrer sur le marché du travail le plus rapidement possible. La recherche est privatisée pour servir les intérêts des entreprises de plus en plus présentes dans les universités. Ces dernières sont mises en compétition entre elles, n’offrant plus la même qualité de formation partout. Cette libéralisation et individualisation de l’enseignement supérieur se poursuit depuis 40 ans et s’attaque aujourd’hui aux lycées avec Parcoursup, la réforme du bac et le service national universel, creusant de plus en plus les inégalités sociales. C’est pour cela qu’il faut redoubler d’efforts pour rendre l’éducation accessible à toutes et tous et lutter contre le sexisme, le classisme, le racisme et le validisme systémiques présents à l’université et dans toute la société.

Une politique libérale globale

Cette année, Macron et son gouvernement ont décidé de continuer dans cette voie de destruction de nos acquis sociaux. Le projet de loi sur les retraites nous promet de travailler plus longtemps pour une retraite toujours plus maigre, tout comme le nouveau décret sur l’assurance chômage pénalisant les personnes déjà précaires. La destruction du service public se poursuit dans le domaine de la santé, de l’éducation et du transport. Ce libéralisme que nous subissons tous et toutes s’accompagne de cadeaux fiscaux aux plus riches. De nombreuses contre-offensives populaires et grèves dans de multiples secteurs sont actuellement en cours. Que ce soit dans la SNCF, la RATP, les hôpitaux, l’enseignement, les pompiers, les femmes de ménages dans l’hôtellerie, mais aussi les gilets jaunes ou encore les étudiant·e·s, tous crient un ras le bol de cette société qui nous broie au quotidien et de cette pauvreté intenable.

À ce tableau s’ajoute le constat écologique de l’impact de notre mode de vie sur la préservation du vivant. Le productivisme et la quête de croissance infinie ne détruit pas seulement nos vies humaines mais aussi toutes les autres formes de vies sur Terre. L’accord de Paris de la COP21 ne peut plus servir d’écran de fumée à ce qu’il se passe. Les accords de libre échange sont une aberration aujourd’hui tout comme l’extractivisme et la bétonisation d’espaces encore plus ou moins protégés de la main humaine. Heureusement nombre de camarades luttent au quotidien afin de faire dérailler ces grands projets inutiles.

Révolte internationale

Les luttes françaises trouvent écho partout autour du globe : au Chili, en Catalogne, à Hong-Kong, en Irak, au Liban, en Algérie, en Papouasie, en Égypte, à Haïti, au Venezuela, en Libye, en Guinée, au Yémen, au Soudan… les révoltes et les insurrections se multiplient et s’intensifient. Il est temps, en France, de converger. Il est temps que les luttes anti-racistes, féministes, écologistes, lgbtqi+ se rassemblent. Il est temps que les différents secteurs professionnels s’unissent, que les pompiers, les étudiant·e·s, les cheminot·e·s, les gilets jaunes, le personnel hospitalier, les professeurs... marchent dans la même direction.

Contre les formes d’oppression qui sévissent, contre les lois liberticides, contre ce gouvernement qui précarise de plus en plus son peuple, viens manifester avec nous pour marquer le début d’un mouvement d’envergure jamais vue. Rejoins la grève générale du 5 décembre 2019, et avec la France entière fais trembler les élites corrompues de ce monde qui se meurt.

Des étudiant·e·s.

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