Comment comprendre la situation dans laquelle s’est mis le gouvernement en essayant d’interdire à Paris la manifestation du 23 juin 2016 contre la loi travail ? Le gouvernement serait-il désemparé ou aurait-il un objectif peu avouable pour en finir avec toute contestation ?
Voilà qu’il s’est placé dans la pire des situations : soit la manifestation a bien lieu et son discrédit est très grand, soit il la réprime avec tous les risques que cela comporte en terme de violences, notamment policières, pouvant générer de nombreux blessés, avec pour conséquence de renforcer la mobilisation. Quelque soit l’hypothèse qui se vérifiera, elle n’aura d’autres conséquences que de le délégitimer encore plus.
Il semble qu’au sommet de l’État règne une cacophonie, traduisant une fuite en avant, dont l’objectif serait d’en finir durablement avec toute contestation de l’ordre capitaliste. Dans ce cas, on peut supposer qu’il recherche un conflit très important pour pouvoir réduire à l’impuissance toutes les organisations syndicales, politiques et toutes structures (collectifs, associations…) se mobilisant contre les différents aspects et créations de cet ordre capitaliste. Hollande et Valls seraient-ils inspirés par Thatcher lorsqu’elle, en 1984 et 1985, écrasa le mouvement des mineurs en lutte pendant un an contre la fermeture des mines ?
Face au tollé qu’a suscité cette interdiction, l’État a concédé que la manifestation du 23 juin 2016 pourra tourner autour d’une place (la Bastille) et d’un bassin. Dans un périmètre aussi réduit et au regard du comportement des flics (nasses de cortèges, gazages, tirs tendus de toutes sortes…), il y a tout lieu de craindre que les manifestants soient enfermés dans une seule nasse, ne pouvant bouger tout en étant gazés, transformés en cible, chaire à matraque et être embastillés.
La manifestation prévue le 28 juin sera-t-elle interdite suite aux éventuelles violences qui auront eu lieu le 23 juin ?
Toujours est-il qu’on ne peut pas accepter qu’il interdise de manifester ou de réduire le parcours d’une manifestation à un itinéraire ridicule autour d’une place et d’un bassin pour tenter d’étouffer la mobilisation.
Quel que soient les événements qui se dérouleront à Paris ce 23 juin, nous appelons à une Assemblée Générale ouverte à toutes et tous pour envisager la solidarité contre la répression, la suite à donner au mouvement et à proposer des actions concrètes afin que cette loi travail trouve sa juste place : à la poubelle.
Tours, le 22/06/2016
COLLECTIF ANTIREPRESSION DE TOURS
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