Communiqué de SUD Education suite aux suicides d’enseignants dans l’académie

Suicides en lycée professionnel : la solitude de l’enseignant — Plusieurs syndicats des professeurs de l’enseignement professionnel ont fait connaître à la presse locale et régionale les suicides ou tentatives de suicide de plusieurs collègues ces derniers mois, ainsi que la réaction inique de l’administration de l’Education nationale, qui, à son habitude, refuse de voir et de considérer la souffrance qui se développe dans certains établissements.

Suicides en lycée professionnel : la solitude de l’enseignant

Plusieurs syndicats des professeurs de l’enseignement professionnel ont fait connaître à la presse locale et régionale les suicides ou tentatives de suicide de plusieurs collègues ces derniers mois, ainsi que la réaction inique de l’administration de l’Education nationale, qui, à son habitude, refuse de voir et de considérer la souffrance qui se développe dans certains établissements.

SUD éducation s’associe à cette dénonciation et à la douleur des familles et des proches.

Pour SUD éducation, chaque suicide est un drame humain, duquel, malheureusement, le travail ne peut bien souvent pas être évacué. Il est à cet égard insupportable de voir l’administration de l’Education nationale réduire systématiquement et strictement les suicides de ses salarié-e-s à des « problèmes personnels ». Comme tout employeur, l’Education nationale a ses responsabilités et la première est de s’interroger. C’est ce que prévoit le Code du travail qui attribue un pouvoir d’enquête aux CHSCT (Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail). SUD éducation demande la réunion urgente des CHSCT départementaux, académique et ministériel afin que soit étudié par les membres du CHSCT la possibilité d’une enquête.

Un malaise grandissant s’installe dans l’Education nationale du fait des politiques menées depuis deux décennies et qui ont conduit à isoler l’enseignant au sein de sa classe, à le déposséder de son outil de travail, à le charger de tâches qui ne sont pas de l’enseignement, à atomiser les relations hiérarchiques, à l’isoler de ses collègues et surtout à le rendre responsable des dysfonctionnements du système.

Une souffrance au travail existe bel et bien qui reste largement souterraine et culpabilisante, qui est largement tue et peine à s’exprimer même entre les murs de la salle des professeurs. Elle touche de plus l’ensemble des personnels des établissements scolaires, tous soumis aux mêmes contraintes d’un management participatif qui n’a d’autre but que de masquer les réductions de moyens.

SUD éducation constate le succès grandissant des stages de formation syndicale qu’il organise sur la souffrance au travail. De plus en plus de collègues s’y inscrivent et viennent témoigner au quotidien des formes de harcèlement, de mise à l’écart, de dénigrement…

Nous appelons tous les collègues à manifester leur soutien aux différentes actions syndicales qui pourraient être entreprises et à participer aux actions de sensibilisation.

Nous appelons aussi tous les collègues à prendre en charge cette question de la souffrance au travail, question qui ne peut se réduire, comme le voudrait l’institution, à des aspects personnels et privés.

SUD éducation 37, 41, 45

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