Charlie Akbar !

Texte personnel de l’auteur du fanzine Chéribibi sur la tuerie de Charlie Hebdo.

Qui a peur d’un dessinateur ? Tu le mets dans un coin avec des feuilles et un feutre, il s’amuse pendant des heures sans que n’lui vienne l’idée de te taxer ton goûter. Alors même si les caricaturistes salafistes ont l’air assez rares, faut vraiment être un foutu lâche fini à la pisse doublé d’un abruti hors catégories pour répliquer au papier par l’acier. Le ridicule tue. Et son frangin suit. Salopards.

Puis franchement, évoquer un prétexte religieux pour massacrer le monde, c’est d’un commun… Y’a qu’à ouvrir un livre d’histoire, un atlas géopolitique ou n’importe quel journal à la con pour voir que toutes les confessions le font ou l’ont déjà fait. Du moins certains individus et/ou gouvernements se revendiquant de telle ou telle marque de prophète, messie ou godiche qui trust. Résultat des courses-poursuites, la publicité comparative du panel de foi grave se transforme en « choc des civilisations » par la magie d’analystes constipés et/ou intéressés. Sans compter les nombreux confrères des humoristes assassinés qui ne trouvent rien de mieux que de dessiner nos regrettés indélébiles athées dans les nuages d’un paradis bien catho… Même pas encore enterrés qu’ils ont déjà de quoi se retourner dans leur tombe !

Ouais, si l’émotion ne prenait pas autant à la gorge, il y aurait peut-être beaucoup plus à dire sur le traitement politico-médiatique en cours que sur l’implacable imbécilité fasciste de cette boucherie loin d’être hallal (contrairement à ce que les assassins eux-mêmes semblent croire et vouloir faire croire). Le premier prix revient sans trop de surprise au culot innommable de la pitoyable Le Pen proclamant son étron national « seul mouvement politique qui n’a aucune responsabilité dans la situation actuelle » (sic)… Mais beaucoup d’autres ne sont pas en reste d’hypocrisie et les louanges revêtent souvent des accents forcés d’amnésie.

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Illustration : Gérard Paris-Clavel

P.-S.

L’écriture de ce texte est antérieure à la prise d’otages antisémite du 9 janvier.