CEFP de Pontourny : un point sur la mobilisation contre la fermeture du centre d’accueil des mineurs isolés étrangers

Parmi les salarié-es en grève qui manifestaient ce jeudi 25 juin dans les rues de Tours, il y avait notamment des travailleurs du Centre d’éducation et de formation professionnelle (CEFP) de Pontourny, qui accueille des mineurs isolés étrangers. Sonia, éducatrice au centre depuis 2008, fait un point sur la mobilisation contre la fermeture du centre.

« Une grosse grève est prévue au mois de septembre, contre la fermeture du CEFP de Pontourny mais aussi de toutes les structures de la DASES [1] de la Ville de Paris – parce qu’il n’y a pas que chez nous, il y a d’autres fermetures d’établissements qui sont prévues, des restructurations de services... La prochaine étape, c’est donc une mobilisation massive en septembre.

Une délégation est montée à Paris début juin, et a été reçue par Dominique Versini, adjointe de la maire de Paris Anne Hidalgo. Elle a continué sur le même discours : le CEFP de Pontourny fait du bon travail, mais le projet est de rassembler les établissements sur Paris, et de proposer un nouveau dispositif d’accueil pour les mineurs isolés étrangers. Ce dispositif consisterait à proposer des accueils de jour sur du court terme, sans qu’il y ait forcément de formules d’hébergement. Ça coutera moins cher à la Ville de Paris, mais c’est complètement incohérent dans le cadre de la protection de l’enfance.

Actuellement, beaucoup de mineurs isolés étrangers sont à la rue, ou dans des hôtels. La mairie de Paris estime qu’il y aura dans l’avenir moins d’arrivées de mineurs isolés sur le territoire, alors que l’actualité nous prouve le contraire ! On ne sait pas comment la mairie peut annoncer ça.

Le centre de Pontourny accueille en ce moment une quarantaine de jeunes, sur quarante-deux places. Mais on nous demande déjà de « réorienter » ces jeunes, alors que la fermeture du centre n’est prévue que pour juin 2016. On se dirige donc vers une fermeture anticipée. On nous impose de trouver des places pour les jeunes dans d’autres centres de la Ville de Paris. On leur fait visiter d’autres établissements, alors que ces jeunes avaient des projets à Pontourny, avec une formation professionnelle.

Les jeunes sont complètement écroulés face à cette situation. Alors que certains viennent d’arriver, on leur demande encore de changer de foyer, de faire leur valise et de repartir dans l’urgence vers des foyers où ils n’ont pas forcément envie d’aller. Pour les professionnels aussi, c’est douloureux et difficile. On se rend compte qu’on n’a pas forcément le choix des établissements, que tout est conditionné par la Ville de Paris, qui distribue quelques places à droite et à gauche. »

Notes

[1Direction de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Santé.