Petit précis de cette nouvelle compétence civique : développer une culture pérenne de la gestion des risques et de la sécurité. Les trois axes sont simples et rigoureux, et expliqués avec cet accent propre aux discours d’organisation militaire : anticiper, sécuriser, savoir réagir.
Pour les élèves, il va falloir apprendre à se cacher (trouver où se terrer dans une salle de classe, ce n’est pas si simple), apprendre à se taire (sous couvert de ne pas se faire repérer, le silence est une valeur très moderne), ou au contraire apprendre à évacuer. Les délégués de classe apprendront à porter secours et les premiers gestes qui sauvent (encore une bonne raison de ne pas se présenter aux élections).
Pour les enseignants, les personnels encadrant et les directeurs, c’est l’apprentissage du corvéable à outrance. Les établissements peuvent (doivent ?) assouplir les horaires d’entrée et de sortie pour éviter les afflux d’élèves. C’est donc la fin programmée des horaires fixes.
Les directeurs doivent fournir leur numéro de téléphone portable personnel de manière à être joignable à tout moment.
Et puis toute la communauté éducative doit s’entraîner : des exercices de prévention et de simulation, où on apprendra à distinguer selon la musicalité de l’alerte, si on est face à un incendie, un attentat, une explosion nucléaire, une inondation… [1]
Enfin, la communauté éducative doit faire front : il faut absolument dénoncer le jeune ou le collègue en voie de radicalisation. Avis à tous ceux qui seraient tentés de paraître un tant soit peu différent : méfiez-vous !
Heureusement, les syndicats majoritaires de l’enseignement réagissent. Selon le secrétaire du SE-UNSA, toutes ces mesures sont difficiles à mettre en œuvre. Pourquoi ? « Il faudrait que les chefs d’établissements bénéficient d’un appui de la police … »
No comment. Demain, c’est la rentrée…