« AutoStop-Citoyen » : En Marche dévoie la solidarité

La SNCF fait la promotion via Radio France et les affichages de Vinci autoroute du site internet Autostop-Citoyen. Ce dernier rappelle étrangement un projet porté par En Marche, reposant également sur l’autostop « gratuit et solidaire ». Ou comment appeler à la solidarité citoyenne sous couvert de casser la grève de la SNCF.

Sur le site internet d’En Marche, plusieurs projets sont proposés. L’un d’eux prend place dans la 10ème circonscription de l’Essonne. Le postulat de départ est simple. Basé sur l’idée d’un manque de lien social dans et entre les villes de la circonscription, de l’insuffisance de transports publics écologiques sur le territoire et d’une circulation importante de véhicules privés sous occupés, un porteur de projet anonyme propose de développer l’auto-stop et le covoiturage gratuit.

Ce projet, apparu sur le site d’En Marche en février 2018, a connu un essor suprenant avec le lancement de la grève des cheminot-es contre la réforme ferroviaire impulsé par le gouvernement. Il est relayé dès le 2 avril sur les ondes nationales de Radio France. Le message est clair, la grève de la SNCF va entraîner des difficultés pour les usagers, donc pour pallier aux problèmes à venir, il faut que les citoyens fassent un effort de solidarité en se prenant en stop mutuellement et en covoiturant gratuitement.

Une récupération orchestrée

Un site internet apparaît le 28 mars. « Autostop-Citoyen » apparait comme une initiative lancée par la Mairie de Paris, Waze, Facebook, SNCF et soutenue par le Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART), l’Assemblée des Communautés de France (AdCF) et la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme (FNAU). Disparition du porteur de projet initial, disparition du logo d’En Marche.

Le communiqué de presse décline 3 arguments :

  • une solution de transport alternative et complémentaire
  • un concept simple et pratique
  • un dispositif ouvert et collaboratif.

Tout est dit. La « solidarité » passe par l’impression d’un papillon disant que le conducteur prend en charge le transport des citoyens ; le lieu de rendez-vous est devant les gares.

Espérons que les citoyens solidaires emmèneront les grévistes sur les lieux de rassemblements et d’actions. Espérons aussi que les travailleurs décideront de faire grève solidairement en réaction aux attaques du gouvernement envers les services publics, envers les salariés des grandes entreprises, envers les étudiants, les retraités...