Avec l’approche des fêtes de fin d’année, la Nouvelle République consacrait récemment un article au sujet du travail le dimanche sur la zone commerciale de Tours Sud : « Auchan Chambray : 150 volontaires sur le pont ». Pour l’occasion, la journaliste interviewait son « charismatique directeur » Olivier Genin :
« Travailler les dimanches de décembre ne pose pas de problème, explique le charismatique directeur, Olivier Genin. Nous ne faisons pas cela au dernier moment, nous donnons le planning en début d’année et les volontaires se manifestent. » (...) « Le dimanche, il n’y a pas plus de monde que le samedi mais les gens restent plus longtemps et font des achats, surtout aux rayons culture avec les livres, les CD, la téléphonie ; celui des jouets s’est essoufflé », détaille le directeur qui, bien évidemment, ne prend pas de vacances pendant cette période. »
L’article de la NR indique en note que « Le travail du dimanche est sur la base du volontariat et payé 150 % du salaire horaire ». Dommage qu’elle ne précise pas combien des 400 salarié·e·s cités dans le même article gagnent plus que le smic mensuel [1].
Deux jours plus tard, un nouvel article (bien plus court et non-illustré) paraît sur le site du journal local : « Chambray Auchan : "procédure disciplinaire" pour le patron ». On y apprend qu’Olivier Genin « serait sous le coup d’une sanction » ! Contacté, le service parisien de la communication du groupe Auchan confirme la procédure disciplinaire en cours. L’article évoque des « problèmes de comportement et de harcèlement » qui auraient été dénoncés. Ont-ils à voir avec la question de l’ouverture du magasin le dimanche ? Olivier Genin, à nouveau interrogé se défend : « Je ne sais pas ce qu’on a à me reprocher. Je suis le premier surpris. On ne m’a donné aucun motif. Et je n’ai pas d’information. J’ai toujours été droit dans mes bottes ».
Dans une récente émission diffusée par France Inter, on apprenait qu’une autre chaîne de grands magasins avait trouvé le moyen de convaincre ses salarié·e·s : si le travail le dimanche repose bien « en théorie » sur la base du volontariat ; en réalité les salarié·e·s qui refuserait de travailler le dimanche verraient leurs primes de fin d’années sauter (soit des pertes allant de 600 à 1200€). Dans cette même émission, Jacques Creyssel [2] et Jean-Baptiste de Froment [3] ont abusé d’arguments économiques restant, comme la NR, sourds aux critiques émises par les premier·e·s concerné·e·s : les salarié·e·s.
MàJ du 24 décembre :
Finalement, le patron charismatique d’Auchan Chambray a été licencié en raison de « problèmes de comportement ».