Nous sommes tes voisin-e-s, tes collègues, tes ami-e-s.
Nous sommes de celles et ceux qui luttent contre les violences policières.
Nous sommes de celles et ceux qui résistent au saccage de la nature.
Nous sommes de celles et ceux qui refusent le racisme d’État, les contrôles au faciès, le harcèlement policier.
Nous sommes de celles et ceux qui subissent les politiques néolibérales.
Nous sommes de celles et ceux qui n’attendent pas les élections pour agir.
Le 22 février 2014, 50 000 personnes se rassemblent à Nantes contre l’aéroport et son monde. La manifestation, dynamique et populaire, est bloquée par des grilles anti-émeute et fait face à une répression féroce. Parmi les dizaines de blessé-e-s, au moins 3 personnes perdent l’usage d’un œil suite à des tirs de flashball. Nantes devient la capitale des mutilations policières.
Dans les mois qui suivent, plusieurs dizaines de personnes sont inquiétées par la justice du fait de leur participation à la manifestation. Pour la plupart d’entre elles, des rafles au petit matin mènent à des procédures expéditives, qui se soldent par de sévères condamnations – jusqu’à 18 mois de prison ferme. Le message est clair : celles et ceux qui résistent s’exposent à être blessé-e-s ou incarcéré-e-s.
Dans la nuit du 26 octobre, la gendarmerie tue un manifestant de 21 ans lors d’un rassemblement contre le barrage de Sivens, dans le Tarn. Pendant plusieurs semaines, un mouvement de solidarité se répand dans toute la France. A Nantes, Rennes, Toulouse et ailleurs, des manifestations réunissant plusieurs milliers de personnes sont interdites de fait par les préfectures qui militarisent les centres villes avec des centaines de policiers armés. Plusieurs personnes sont blessées, d’autres condamnées.
Ces stratégies policières ont précédemment été expérimentées à grande échelle lors des révoltes dans les quartiers, notamment à Villiers-le-Bel en 2007, inaugurant l’utilisation d’hélicoptères, de nouvelles armes policières et le quadrillage militaire du territoire. Les mouvements de résistances sont multiples et divers : ici une occupation de sans-papiers, là-bas des cabanes dans une forêt, ailleurs une confrontation avec la police.
Ce mouvement est l’occasion de rappeler que chaque année, des dizaines de personnes sont tuées ou blessées par la police, essentiellement dans les quartiers populaires, ou dans les luttes. Plus de 40 personnes ont perdu un œil ces dernières années, touchées par des tirs policiers. Malgré la répression, les mois qui viennent de s’écouler montrent nos capacités à construire des solidarités, à nous organiser, que ce soit sur les ZAD ou au cœur des métropoles. Il ne tient qu’à nous de renforcer ces dynamiques, ici comme ailleurs.
A l’aube de l’année 2015, une série d’attentats préfigure un renforcement considérable des dispositifs sécuritaires. Nous refusons que le choc suscité par ce drame serve à alimenter l’islamophobie et à renforcer l’impunité des forces de l’ordre. Les gouvernants qui défilent pour la liberté d’expression sont les mêmes qui font la chasse aux migrants et les enferment dans les Centres de Rétention Administrative.
Un an après la démonstration de force et de solidarité du 22 février, alors que le gouvernement rappelle sa volonté de construire l’aéroport et d’expulser les opposant-e-s, retrouvons-nous à Nantes pour affirmer notre solidarité avec les ZAD et notre refus des violences d’État, qu’elles soient économiques, sociales ou policières.
Contre le bétonnage du bocage et la militarisation de nos villes, occupons la rue.
Tou-te-s concerné-e-s, tou-te-s solidaires : rencontrons-nous, organisons-nous, luttons uni-e-s dans notre diversité.
- Du 16 au 21 février :
Semaine de débats – « violences policières, sociales, économiques : quelles résistances ? », en présence d’invités
- Samedi 21 février :
12h30 Pique-nique - 14h manifestation - 18h bouffe/débat/concert
- Dimanche 22 février :
Journée d’échanges
Illustration : photo prise lors de la manifestation contre les violences policières à Toulouse le 8 novembre 2014, par Jean-Marc Aspe