La fermeture des deux sites du Foyer Albert Thomas et du Café La Barque, à un mois d’intervalle, n’est pas le fait du hasard. Après avoir laissé fermer le foyer, les pouvoirs publics reproduisent le même scénario pour la Barque.
Dans les deux cas, les salariés avaient averti leurs employeurs et les financeurs des difficultés économiques rencontrées par leurs associations. Dans les deux cas, les administrateurs n’ont pas entendu ces alertes, qui auraient permis d’anticiper des solutions viables, afin de maintenir ces deux activités, indispensables dans le centre-ville de Tours.
On ne nous fera pas croire que les pouvoirs publics ne sont pas complices de ces fermetures qui permettent de « nettoyer » le centre-ville, en écho à l’arrêté anti-mendicité que le maire de Tours tente de faire appliquer. Dans cette continuité, le quartier du Sanitas est dans le collimateur de la municipalité, avec un projet urbain visant à éloigner les classes populaires du centre-ville.
Les conséquences de ces fermetures sont multiples : résidents du foyer sans solution digne, pérenne et humaine à ce jour, licenciement des salariés, plus de lieu permettant aux sans-abri et précaires de se poser la journée, disparition d’un lieu de mixité et de lien social, précarisation du travail social…
Nous refusons une ville vitrine dans laquelle les malades, les pauvres, les handicapés, les fous, les étrangers, les migrants… n’ont pas le droit de cité.
Nous refusons une ville sans mixité sociale, où les salarié-es du travail social deviennent les agents d’une politique sociale incohérente.
Nous voulons une ville ouverte, où chacune et chacun trouve sa place, reflet d’une société plurielle, tolérante, accueillante et qui s’enrichit de nos différences, sans discrimination.
Nous voulons une ville dans laquelle la solidarité n’est pas un délit mais un devoir.
Nous soutenons celles et ceux qui sont poursuivis pour avoir apporté de l’aide aux migrant-es et aux plus fragiles.
Une réunion publique est organisée le 9 février 2017, journée du refus du délit de solidarité, au Foyer des cheminots [1]. Pour s’opposer à la fermeture du foyer Albert Thomas et du café La Barque. Pour s’opposer à la chasse aux pauvres et à la casse du travail social. Pour s’opposer au déplacement des classes populaires.
Si la solidarité est un délit, nous revendiquons la désobéissance civile. La riposte s’impose, et doit être la plus large possible.
Illustration : La distribution de paniers à provisions aux enfants pauvres de Paris par l’Armée du Salut.