A Tours, 1500 manifestants contre la loi Travail et une alerte à la bombe

1 500 personnes ont manifesté à Tours contre la loi Travail ce jeudi 23 juin. Le cortège a défilé de la place Anatole France jusque l’arrêt Emile Zola, rue Nationale. Un barrage de flics a obligé la manif de partir en manif sauvage, pour finalement s’arrêter place Jean Jaurès. Un pique-nique au soleil s’est alors organisé.

C’est sous un soleil sans concession que nous nous sommes retrouvé-es ce jeudi aux alentours de 10h, place Anatole France, pour manifester. On y retrouvait beaucoup de visages connus — les rangs étaient assez clairsemés.

L’arrivée sur le point de départ de la manifestation via la rue Nationale avait quelque chose de coloré grâce à tous les tag encore présents sur les palissades. Voilà une manif qui partait bien.

Avant de se mettre en marche, plusieurs allocutions ont été prononcées par les syndicats, histoire de rappeler pourquoi nous étions là et pourquoi nous serons encore là demain. Rien de neuf sous le soleil, comme on dit. Cela avait au moins le mérite d’être dit. A l’ombre c’eut été mieux.

C’est donc avec un cortège d’environ 1 500 personnes que nous avons commencé à braver la chaleur tombante en prenant la rue des Tanneurs. Alors que les fronts rougissaient, les drapeaux et les slogans fusaient rouges, eux-aussi, tout au long du parcours : « Et P comme Pourris et S comme salauds, à bas le parti socialo », « Valls tu vas caner »...

Les Halles, le Boulevard Béranger : tout se passait malgré tout très tranquillement. Peut-être la température ambiance anesthésiait-elle quelque peu les ardeurs, car l’ambiance semblait un peu moins festive aujourd’hui que les fois dernières. Il est également possible que l’attitude du gouvernement y soit pour quelque chose.

Dans tous les cas, cela se passait le plus simplement du monde. Une bonne manifestation pépère comme on sait les faire dans le coin. Arrivé-e-s à Jean Jo, nous nous apprêtions bien gentiment à rejoindre la place Anatole pour le pique-nique qui y était prévu.

Vous comprendrez alors notre surprise quand, arrivé-e-s à l’intersection avec la rue de la Scellerie, un barrage de police vint nous bloquer l’accès à la fin de la rue Nationale...

Tous les moyens sont bons !

Contrairement à ce que pourrait laisser croire la propagande gouvernementale contre les opposants à la loi Travail — à Paris, on se souviendra longtemps de la manif du 23 juin —, les manifestants n’étaient pas équipés de marmites à renversement... mais se sont retrouvés bloqués par une bombonne de gaz.

Le coup de l’alerte à la bombe, ça restera comme une des trouvailles à la fois les plus imaginatives et les plus grandioses que nos pandores locaux auront trouvé pour bloquer une manif.

D’un autre coté, ils n’étaient même pas d’accord entre eux : le chef de groupe parlait d’une bande de casseurs et d’un périmètre de sécurité, d’autres de bombonnes de gaz, et d’autres encore de bagages piégés...

Dans tous les cas, ce qui est certain, c’est qu’à l’exception des manifestants, les badauds pouvaient circuler tout à fait librement. On se sent tout de suite en sécurité, tiens. Allez, on l’a échappé belle !

D’ailleurs, ce n’est pas tout, il faut lire ce que les étudiants ont reçu sur leurs boîtes mail :

« En fin de matinée, nous avons été informés d’une alerte à la bombe obligeant la fermeture par la Police Nationale de la circulation (piétons et voitures) entre la place Anatole France et la rue des Tanneurs. Nous avons également fermé à la demande de la Police Nationale, le bloc Théléme ».

C’est quand même pas de chance ! Voilà que même le bloc Thélème devient inaccessible...

Fontaine, fontaine, je boirai bien de ton eau

Sur le coup, la manif a perdu plus de la moitié de ses membres (l’arrivée à Jean-Jo avait aussi eu son petit effet). Comme quoi, jolie manœuvre malgré tout. Faudra un jour penser à ne plus se faire avoir. Nous nous sommes donc retrouvé-es à environ 300-400 à continuer.

D’abord jusqu’à la place de la préfecture, puis vers la place Jean Jo où le pique-nique prévu initialement place Anatole a été déporté. A ce moment-là, il restait une grosse soixantaine de personnes qui ont décidé de se rafraîchir grâce à la fontaine de la place — tout en mangeant un sandwich.

Reste à voir ce que va donner l’Assemblée Générale de ce soir !