6 décembre 1989 : premier féminicide de masse

Le 6 décembre 1989, Marc Lépine, âgé de vingt-cinq ans, pénètre dans l’École Polytechnique de Montréal armé d’un fusil. Il tue quatorze femmes et en blesse dix autres [1], avant de se suicider. 30 ans après, une nouvelle plaque commémorative vient d’être inaugurée reconnaissant cet acte comme un attentat antiféministe.

« Vous êtes des femmes, vous allez devenir des ingénieures. Vous n’êtes toutes qu’un tas de féministes, je hais les féministes. » C’est par ces mots que le tueur revendique son geste avant d’abattre 14 femmes ce 6 décembre 1989 à Montréal [2].

Un parc de Montréal porte le nom du 6-décembre-1989. Sur le panneau original installé en 1999, le texte dit :

Ce parc a été baptisé en mémoire des victimes de la tragédie survenue à l’École Polytechnique, le 6 décembre 1989. Il veut rappeler les valeurs fondamentales du respect et de la non-violence.

À la suggestion de deux chercheuses du Réseau québécois en études féministes, Mélissa Blais [3] et Diane Lamoureux, le texte figurant sur le panneau identifiant la place a été modifié pour mieux refléter la nature de l’événement et le sexe des victimes. Il y est donc dorénavant inscrit :

Cette place a été nommée en mémoire des 14 femmes assassinées lors de l’attentat antiféministe survenu à l’Ecole Polytechnique le 6 décembre 1989. Elle veut rappeler les valeurs fondamentales de respect et d’égalité, et condamner toutes les formes de violence à l’encontre des femmes.

Il aura fallu 30 ans et la ténacité de Mélissa Blais et Diane Lamoureux pour que cet attentat soit reconnu comme le premier féminicide de masse.

Notes

[1Quatre hommes seront également blessés.

[2En plus des victimes tuées ce jour-là, au moins quatre personnes se sont suicidées à la suite de cet événement.

[3Pour connaître les travaux de cette chercheuse, vous pouvez lire cet entretien réalisé pour le site Les Géantes.