« Ces 501 personnes dont nous annonçons le décès en 2016 ne verront pas ce printemps. » . Chaque année, le collectif Les Morts de la Rue rend hommage aux personnes sans domicile fixe décédées en France. Ce mardi, les noms de 501 hommes et femmes mort-es en 2016 ont été lus sur la place du Palais Royal, à Paris, autour d’une installation représentant un cimetière.
Yan, Jimmy, Maazu, Sabrina, Abdallah... La liste, disponible sur le site du collectif, semble interminable. Elle compte 46 femmes et 11 mineurs, dont 6 avaient moins de cinq ans. Parmi ces mineurs, Zita, trois ans, morte à Tours le 14 janvier 2016. Cette enfant est morte à l’hôpital. Ses parents étaient sans domicile fixe.
Dans un article du Bondy Blog consacré à cette cérémonie d’hommage, on peut lire :
Entre deux noms, les bénévoles du collectif décrivent le quotidien des sans-abris. Des mots poignants, plus percutants que de longues descriptions. « Vivre à la rue, on en crève. […] Dormir dans sa voiture, sur des cartons. […] Peur, peur, peur du viol », racontent-ils, comme on récite un poème. « Noyade, incendie, cancer soigné trop tard, épuisement ». Quelques phrases sont également reprises en chœur par le public et répétées trois, quatre fois. « Ils ne verront pas ce printemps ». Et celle-ci qui vaut peut être mille mots : « En honorant ces morts, nous agissons aussi pour les vivants. »
Chaque nuit, des hommes, des femmes, des enfants dorment à la rue à Tours, faute de places d’hébergement en nombre suffisant.
Illustration : L’Armée du Salut dans les taudis de Bicêtre, groupe d’enfants. 1926.