Youth for Climate Orléans et le Village de la Loire ensemble contre le pont au-dessus de la Loire

Porté par le Département du Loiret depuis 1996, un projet de pont, situé à quelques kilomètres d’Orléans, vise à « désengorger » les communes de Saint-Denis-de-L’Hôtel et Jargeau du trafic routier. La lutte continue pour empêcher ce désastre écologique. Communiqué.

Hier [1], Lena et Mairy, du collectif Youth For Climate Orléans, se sont rendues au Conseil Départemental du Loiret pour s’entretenir avec son président, Marc Gaudet, donneur d’ordre des travaux du projet de déviation de Jargeau. Un dialogue de sourds, entre une jeunesse qui se mobilise contre la catastrophe écologique et climatique, et des élus qui l’agravent et l’alimentent.

Alors que dans plusieurs villes de France, des militant.e.s bloquent des entrepôts du géant de la logistique Amazon et des centres commerciaux, une trentaine de villageois.e.s du collectif Le Village de la Loire se sont rendu.e.s devant les locaux du Conseil Départemental à Orléans, en organisant une conférence de presse animale et autonome.

Le 29 novembre, de 16h30 à 17h45, les deux militantes du collectif Youth For Climate Orléans et Marc Gaudet se sont entretenus au sujet du projet de déviation de Jargeau et de pont sur la Loire. Une opportunité inespérée pour le département de rajeunir ses stratégies d’aménagement en les réorientant vers des politiques en accord avec la réalité de la situation climatique et sociale !

Car cette route et son pont continuent de promouvoir l’individualisme sans limite de notre civilisation thermo-industrielle, en contribuant à l’expansion d’activités consuméristes et climaticides. Avec la création inévitable de nouveaux flux routiers, ce projet offre une nouvelle voie rapide aux grands groupes logistiques implantés sur la métropole, toujours au détriment du vivant décimé par le béton, l’asphalte et le rugissement des moteurs.

Les activistes de Youth for Climate, conscientes du désastre écologique en cours, ont expliqué de façon limpide et raisonnée que le projet de la déviation de Jargeau est incompatible avec les enjeux actuels, contre le dérèglement climatique, l’artificialisation des sols et l’extinction massive du vivant. Comme le rappelle justement Mairy, « nous sommes face à une crise que nous pouvons choisir de subir, ou contre laquelle nous pouvons décider de lutter ».

Si M. Gaudet semble nous avoir entendu, il ne nous a clairement pas écouté, nous confie Léna. Nous avons pourtant considéré ses propositions, et avons exposé de nombreux contre-arguments qu’il n’a pas pris en compte. Nos questions, bien que précises et répétées, étaient souvent éludées à grand renfort de langue de bois. Malgré nos arguments, le département du Loiret et son président demeurent fermement convaincus que leur projet de pont et de déviation ne nuit pas à l’environnement et aux humain.e.s, et que c’est un projet d’avenir.

Marc Gaudet s’est ainsi vanté des « nombreuses mesures compensatoires prévues », oubliant au passage que ces mesures constituent une obligation légale, et surtout qu’elles doivent demeurer un ultime recours, lorsque l’évitement et la réduction des impacts sur l’environnement ne suffisent pas. Car la compensation, c’est la certitude de la destruction et l’incertitude de la réparation, la plantation de quelques jeunes arbres ne pouvant remplacer la destruction de chênes pluri-centenaires. Loin de la fierté affichée, c’est donc la honte qui devrait dominer. La honte de devoir en arriver à compenser maladroitement des gîtes à chauves-souris, des mares à tritons, des vieilles forêts et de précieuses zones humides. #balancetoncompensateur

La discussion s’est donc achevée sur des désaccords fondamentaux, en particulier quant à l’avenir des générations futures. Bref, comme souvent, les vieux mâles ont essayé d’expliquer aux jeunes filles ce qui est bon pour elles et pour leur avenir... C’était sans compter sur la détermination des militant.e.s de Youth for Climate Orléans et du Village de la Loire.

Les dissimulations quant au rôle de ce pont dans un monde atomisé par la logistique ininterrompue et l’inaction du conseil départemental du Loiret ne peuvent plus durer. Depuis notre action du 30 octobre, et suite à la remise d’une lettre ouverte au département, nos questions sur le déroulement des travaux préliminaires demeurent sans réponse. Par cette action commune, nous réaffirmons notre opposition intergénérationnelle à ce projet climaticide et obsolète. Nous demandons à ce que le département du Loiret et ses décideurs agissent en accord avec les enjeux présents et futurs, en stoppant la construction de cette déviation et de son pont.

Notes

[1Vendredi 29 novembre.