Urgences du CHU de Tours : message des grévistes à la population

Le personnel gréviste des urgences du CHU Trousseau a rédigé une lettre aux usagers sous le titre « Stress du personnel, patients en danger… Sous effectif aux urgences : ça suffit ! ». On la reproduit ici.

Chaque année près de 50 000 personnes ont recours au service des urgences de l’hôpital Trousseau. Peut être faites vous partie de la population qui a déjà eu besoin de nos services, peut être en ferez vous partie demain. Autrement dit, tout le monde est potentiellement concerné. Vous êtes donc en droit d’attendre de ce service un accueil et une prise en charge à la hauteur de vos besoins et demandes, avec un personnel disponible et à l’écoute de votre souci de santé.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Depuis toujours, la situation dans le service des urgences de Trousseau est critique. Une réorganisation (désorganisation ?) a été décidée par la direction, sans le personnel adéquat.

Cette réorganisation, valide depuis décembre, a été mise en place contre l’avis de tous : équipes, médecins, instances (CTE et CHS-CT). Depuis un peu plus d’un mois, les problèmes n’ont donc fait que s’accentuer. Le manque de lits dans les services du CHU, notamment en gériatrie, les fermetures de lits récentes, l’augmentation de la fréquentation des urgences, principalement par une population vieillissante, participent de « l’embolisation » des urgences.

Il y a bien eu ouverture de lits d’UMC (Unité de Médecine Communautaire) dédiés aux malades des urgences, mais cela s’avère insuffisant. L’ouverture de 9 lits supplémentaires à l’UHCD (Unité d’Hospitalisation de Courte Durée), sans le personnel nécessaire, n’a rien apporté puisque dans le même temps, 9 places ont été supprimées dans les salles de soins. Un « circuit court », sensé prendre en charge les pathologies légères, a été mis en place en dépit du bon sens, sans l’effectif adapté.

Le résultat est une attente toujours plus longue pour les patients-es qui se présentent aux urgences, une souffrance et un stress croissant pour nous. Et au bout du compte, c’est la sécurité des patients qui est posée.

Quelles sont nos demandes ?

Concernant l’UHCD (hébergement), la demande est identique de jour et de nuit au niveau des infirmières : une infirmière supplémentaire, pour avoir 2 infirmières 24h/24. Pour le jour, un poste d’aide soignante supplémentaire est nécessaire pour l’équipe d’après midi.

Concernant le circuit court, il y a nécessité de pourvoir ce secteur d’une aide soignante 24h/24, et il faut revoir son organisation concrète.

Concernant le déchoquage, secteur réservé aux urgences aiguës, l’équipe de jour souhaite la remise en place du poste infirmière de « coupe » (10h00-17h40), avec maintien des deux infirmières à l’accueil ; l’équipe de nuit demande le retour à deux infirmières au déchoquage, avec une aide soignante et une infirmière à l’accueil.

Comme on le voit, ces demandes ne sont pas excessives et suffiraient à soulager les équipes et renforcer la sécurité des soins pour les patients-es. La situation que nous vivons provoque un épuisement professionnel préjudiciable à la bonne prise en charge des patients et de leur famille, qui s’ajoute aux mauvaises conditions de travail.

La Direction du CHU doit prendre toute la mesure de cette situation et du danger qu’elle fait courir aux patients : elle doit nous entendre ! Pour le moment les quelques avancées qu’elle a concédées sont insuffisantes. Pour l’obliger à répondre sérieusement à nos demandes, nous n’avons plus eu d’autres recours que celui de la grève.

Nous souhaitions donc vous alerter sur ces dysfonctionnements et vous demander de manifester votre soutien et votre solidarité en signant la pétition.

Merci.

La pétition, à télécharger, imprimer et faire circuler