S’agit-il d’interdire la musique qui inonde à certaines périodes les rue commerçantes et qui casse les oreilles aux passants ou les vendeurs de TMV en costume ?
Que-nenni, il s’agit, une fois de plus, d’un arrêté sanctionnant :
« toute occupation abusive et prolongée des rues et autres dépendances domaniales visées à l’article 2 [c’est à dire une partie importante du centre-ville ainsi qu’une partie des quais de Loire], accompagnée ou non de sollicitations ou quêtes à l’égard des passants, accompagnée ou non de chiens, même tenus en laisse, lorsqu’elle est de nature à entraver la libre circulation des personnes, la commodité de passage et la sûreté dans les rues et autres dépendances domaniales susvisées. »
En d’autres termes, d’un arrêté qui vise les SDF, et surtout s’ils ont des chiens, et surtout s’ils ont le culot de faire la manche pour gagner quelques pièces. Un arrêté anti-mendicité en somme, même si le nouveau maire de Tours s’en défend et que son adjoint à la sécurité assure qu’il sera appliqué avec discernement.
Prenant comme prétexte de nombreux événements sur la période, allant d’Aucard de Tours à la foire à l’ail, causes d’un afflux important de personnes s’ajoutant à l’afflux estival de touristes, la mairie souhaite chasser les SDF du centre-ville pour que les potentiels consommateurs n’aient pas à changer de trottoir. Ceux qui refuseront d’aller se cacher hors de la vue des badauds s’exposent à une amende de quelques dizaines d’euros. La Ligue des droits de l’homme d’Indre-et-Loire devrait à priori saisir la justice pour tenter de faire annuler cet arrêté, comme elle l’avait fait avec Jean Germain.
Quant à nous, soyons des citoyens vigilants et n’ayons plus peur d’appeler la police quand nous croisons des « individus errants ou non, en groupe ou isolés, souvent en état d’imprégnation alcoolique, accompagnés ou non d’animaux en particulier de chien(s), et qui présentent un comportement agressif, bruyant, provoquant ou d’obstruction ».