« Tiens, j’ai été moins applaudi cette fois » : l’AG des étudiants de Tours vote le blocage de l’université

En ce lundi de rentrée, les étudiants avaient rendez-vous à 17h30 pour débattre de la suite du mouvement « Loi Travail ». Ils étaient autour de 200 rassemblés dans un amphithéâtre des Tanneurs. Compte-rendu.

A l’ordre du jour, le point sur les actions des deux dernières semaines, preuve est donc faite que le collectif a poursuivi sa route, et cela alors que les vacances, selon certains médias, devaient sonner le glas de la contestation.

L’AG s’est poursuivie sur une question essentielle : la suite du mouvement. Il était proposé ce jour de voter pour le blocus de l’Université, et ce pour la semaine à venir.

Le débat s’est amorcé avec un nombre assez conséquent de prises de paroles, en faveur du blocage, insistant sur la nécessité de continuer la lutte et de durcir encore le mouvement, notamment en réaction à certaines reculades gouvernementales, mais aussi pour montrer que les 500 millions d’euros alloués à l’Université via les négociations avec l’UNEF ne seraient être un pis aller suffisant…

L’administration prend ensuite la parole… pour souligner le fait qu’une AG n’est pas représentative de l’ensemble des étudiants… et qu’Elle (je mets une majuscule, car l’Administration a du pouvoir…) peut organiser un grand référendum par voie électronique qui permettrait à chacun de s’exprimer… et de terminer son allocution par « Tiens, j’ai été moins applaudi cette fois » .

Les étudiants réagissent, l’un en précisant ne pas comprendre l’intérêt d’organiser un vote électronique pour un blocage, qui est un acte illégal… L’autre pour rappeler que l’Université a fait des promesses qu’elle n’aurait pas tenues, un autre encore pour évoquer les dysfonctionnements dans le prêt alloué des amphis A, B et C, et du hall de Thélème. Les locaux sont, en effet, souvent « nettoyés » par le personnel d’entretien, qui dit obéir à des ordres venus d’en haut, alors même que les donneurs d’ordre d’en haut, disent céder les locaux et autoriser que les assemblées se tiennent librement.

Suite au débat parfois houleux entre quelques étudiants « anti » qui rappellent qu’il est important d’avoir ses examens pour pouvoir avoir un meilleur poste dans le monde du travail et ainsi mieux défendre la loi travail (oups, lapsus avoué durant la prise de parole, pas « défendre » la loi, mais « lutter contre »…), et les « pour » qui rappellent la nécessité de se battre maintenant, que la plupart des étudiants sont déjà précaires, et que le niveau d’étude n’est plus une assurance dans le monde du travail… Le vote a lieu.

36 abstention
31 contre
96 pour

A peine le blocus est-il voté que les « antis » quittent la salle de manière assez peu discrète… suivis de l’administration… et deux minutes plus tard, les grilles de la fac s’abaissent… L’AG se voit obligée de quitter les lieux, alors même que deux points restaient à aborder… notamment celui de l’organisation de la suite du combat.

Sans salle, mais pas sans détermination, les étudiants se sont de nouveau réunis devant Thélème. La nuit sera longue, la lutte aussi.