Retour sur les exactions commises par l’extrême-droite le 14 décembre au Mans

Dans un communiqué, le collectif antifasciste de la Sarthe revient sur les violences exercées par des militants d’extrême-droite dans les rues du Mans.

Samedi 14/12, après leur pitoyable marche aux flambeaux débutée à 19h pour pleurer la monarchie et après la manifestation antifasciste ayant rassemblé plus de 200 personnes au même moment [1], une cinquantaine de fascistes de plusieurs villes (Tours, Angers, Rennes, Paris, Lyon...), invités par l’Action Française du Mans, ont terrorisé les rues du centre-ville pendant deux heures. Cagoulés, casqués et armés de battes de baseball, barres à mine, gants coqués, poings américains, matraques télescopiques, en toute impunité.

Suite à leur manifestation dans le Vieux-Mans, qui était protégée par trois véhicules de police et au moins cinq camions de gendarmes mobiles, les fascistes se sont mis en terrasse à un bar du Vieux Mans. À 20h45, ils ont commencé à rôder dans le centre ville par petits groupes pour repérer les lieux et les anti-fascistes. Puis ils se sont rassemblés pour défiler en chantant leur putride répertoire royaliste homophobe et nationaliste.

Vers 21h45, la cinquantaine de fascistes est dirigée par quelques meneurs vers un bar dont la clientèle est réputée de gauche rue de la Barillerie. Les fafs arrivent en criant, les cliente.s rentrent alors dans le bar mais une personne prend un coup de poing avant que la porte ne soit fermée. En vue de terroriser et de prendre leur dose d’adrénaline viriliste, ils saccagent la terrasse, jettent des chaises et des tables sur la vitrine qu’ils brisent puis détalent et se dispersent. Trente minutes plus tard, vers 22h15, une vingtaine de fascistes tentent de s’en prendre à un autre bar dont la clientèle est réputée de gauche rue Victor Bonhommet. Devant ce bar se trouve alors un groupe d’une vingtaine d’anti-fascistes, que trois ou quatre fascistes en première ligne tentent alors d’attaquer en leur jetant des chaises de la terrasse d’un autre bar. Mais ils sont rapidement repoussés et mis en déroute. À ce moment-là, alors que les fascistes commencent à fuir, deux voitures de police arrivent en haut de la place de l’éperon mais les policiers gazent au sol et n’arrêtent que deux d’entre eux (qui n’ont peut-être été que contrôlés puis relâchés), laissant la plupart s’en aller et les protégeant des anti-fascistes en barrant la route à celleux-ci.

La complaisance de la préfecture en question

Le même groupe de fascistes est revenu un peu plus tard place de l’éperon, où ils ont frappé au sol une personne racisée après l’avoir insultée (à caractère raciste) et gazée au niveau des yeux, alors qu’elle fêtait l’anniversaire d’un ami, qui lui s’est fait voler 50€. La personne violentée a été transportée à l’hôpital. Il y a probablement d’autres personnes qui ont été agressées par ces fascistes pour motif raciste ou politique ou pour un look qu’ils ne tolèrent pas [2].

Ainsi, après avoir semé la haine et la terreur dans les rues pendant plus d’une heure et demie, les policiers — que la mairie s’est empressée de saluer comme les héros du jour en occultant la résistance des anti-fascistes, via des médias capitalistes — se sont décidés à en gazer et arrêter quelques-uns, laissant les autres libres de continuer à commettre leurs exactions. Sur une cinquantaine d’agresseurs avérés, dont les déplacements ont étés suivis dès le début en direct via le dispositif de vidéo-surveillance tellement nécessaire pour notre sécurité (hahahaha), seuls cinq fascistes ont été interpellés. Ainsi, après avoir autorisé la manifestation fasciste, la préfecture n’a pas fait intervenir les gendarmes mobiles malgré l’attaque du Lézard. Les fascistes ont pu attaquer 30 minutes plus tard d’autres bars, puis sont revenus agresser des personnes sans que la police n’intervienne. Ils n’étaient donc pas surveillés de près par des RG. La complaisance complice de la préfecture et des policiers ne nous étonne pas mais questionne.

Organisons la résistance antifasciste

Où sont les 20 prétendues interpellations que la police a revendiqué samedi soir ?
Des dizaines de fascistes cagoulés et armés qui sèment la terreur et attaquent des personnes pour des motifs racistes et politiques, on appelle ça comment ?
Qu’est-ce qu’ils font les médias capitalistes, eux qui ne loupent pas une occasion de crier au terrorisme quand il s’agit d’alimenter l’islamophobie ?
Elle est où la répression et ses matraquages en règle quand il ne s’agit pas des populations les plus précaires qui se battent pour mieux vivre ?
Elle est où la BAC quand il ne s’agit pas d’aller tabasser et harceler les jeunes des quartiers populaires ?
Elle est où la police quand il ne s’agit pas de mutiler, violer ou tuer les personnes issues de l’immigration post-coloniale ?

Mais la rue en fait, elle est à qui ?
Elle est à nous ! Elle n’est ni à ces fascistes, ni à Louis de Cacqueray-Valmenier, élu municipal du Rassemblement National et future tête de liste aux élections locales [3].
Organisons la résistance anti-fasciste, le fascisme c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève !
Nous remercions les collectifs anti-fascistes venus d’ailleurs, nous ferons tout autant preuve de solidarité anti-fasciste !

Le Collectif Antifasciste de la Sarthe
antifa72@riseup.net

Notes

[1Voir un compte rendu de la manifestation sur le site de La Horde.

[2Les témoignages par mail sur antifa72@riseup.net sont les bienvenus !

[3Il a soutenu officiellement la manifestation royaliste, côtoie régulièrement les militants locaux de l’Action française et leur a déjà fait des formations.