Répression syndicale à La Poste : entretien avec un facteur lyonnais

Depuis plusieurs années, une brutale répression syndicale sévit à La Poste. En Touraine, un syndicaliste de SUD PTT fait l’objet depuis plusieurs années d’un véritable acharnement. Nouvel exemple à Lyon, où un militant est menacé de licenciement pour avoir dénoncé les cadences infernales.

Ce facteur doit passer en conseil de discipline le 29 janvier. Le site rebellyon.info a publié un entretien qui revient sur les faits.

Est-ce que tu pourrais expliquer pourquoi tu es en grève aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

D’abord, je suis en grève pour inciter la boîte, La Poste, à abandonner un projet. Il s’appelle Livraison 2020. Il sert à alléger la masse salariale et à donner aux facteurs et aux autres services de nouvelles tâches. Donc une surcharge considérable de travail est envisagée et déjà subie par mes collègues et moi-même dans notre service.

Qui plus est, il y a une chiée de procédures disciplinaires qui sont engagées en ce moment à l’encontre de personnels militants ou non militants, syndiqués ou non syndiqués. Ça arrive dès que la boîte sent qu’il y a un certain sursaut de revendication ou d’indignation.

Enfin, aujourd’hui je passe en conseil de discipline avec le licenciement comme sanction potentielle pour « irrespect envers la hiérarchie » et « insubordination ».

Est-ce que tu peux raconter un peu ce qui s’est passé ?

Effectivement j’ai tenu des propos grossiers à l’égard de ma supérieure hiérarchique, qui ne la visaient pas directement elle. Il faut savoir qu’un jour, un samedi, le 14 novembre, comme tous les jours après ce que nous appelons dans le jargon « le tri général », j’ai invité mes collègues à prendre leur pause avec moi. Ça, ça fait huit ans que je suis facteur et huit ans que je le fais.

Et ce jour-là, la hiérarchie m’est tombée dessus énervée en me disant « vous retournez sur votre proposition, interdit de prendre la pause, etcetera ». Évidemment, moi j’ai répondu en disant que je connaissais les règles de la prise de la pause et qu’elle commençait à nous casser les couilles avec ce genre de crise d’autorité. Premier faux pas, pourrait-on dire.

Donc là, elle invoque des raisons plutôt obscures de travail collectif, de bac à séparer entre deux tournées et que si je vais en pause maintenant j’enfonce ma collègue binôme qui travaillera toute seule, etcetera. A ça, je lui réponds qu’elle, la chef, n’a qu’à la faire elle-même cette séparation de bac. Elle me répond qu’elle a déjà un travail. Et moi je lui réponds que je m’en branle. Donc deuxième faute a priori puisque on ne dit pas « je m’en branle » à sa hiérarchie même si je me branlais de sa situation de chef et pas de surcharger ma collègue de travail.

Ça ce sont les faits qui se sont produits. Après le dossier comprend plusieurs faits qui se sont produits ces dernières années à la poste. Différents refus notoires d’effectuer des tâches supplémentaires qui auraient nuit à la qualité du service que je pouvais rendre à la population, parce que tout travail qu’on me donne en plus m’empêche de distribuer autant de courrier, notamment en fin de tournée.

La suite est à lire sur le site de Rebellyon.

Illustration par when i was a bird