Neuf ans après un plan social qui s’était traduit par la suppression de 120 postes, la direction de La Nouvelle République a annoncé fin octobre qu’elle souhaitait procéder à une nouvelle baisse drastique de ses effectifs dans les années à venir. Baptisé « Cap 2023 », le projet prévoit de ne pas remplacer la centaine de départs en retraite prévus entre 2019 et 2023. La direction envisage aussi d’arrêter une rotative, d’augmenter le prix du journal, et de passer en « mono édition », c’est-à-dire de n’avoir plus qu’une édition par zone de diffusion. Certains bureaux, comme ceux de Montmorillon ou d’Amboise, pourraient être supprimés.
D’après un communiqué de l’intersyndicale de La Nouvelle République, les suppressions de postes se répartiraient de la manière suivante : 25 employés, 25 ouvriers, 25 cadres et 32 journalistes. « Une fois encore, la rédaction est la catégorie la plus touchée », note le syndicat SNJ-CGT du journal. Le syndicat poursuit en dénonçant « des charges de travail qui n’ont cessé d’augmenter » depuis le PSE de 2009, tandis que l’autre syndicat des journalistes du groupe signale que « les équipes sont à flux tendu pour produire le journal tel qu’il est aujourd’hui ».
Pour justifier son projet, la direction avance trois raisons structurelles : une désaffection générale pour l’écrit, un lectorat papier vieillissant au taux de renouvellement très faible, et un budget publicitaire en berne. Le communiqué d’Olivier Saint-Cricq adressé aux salarié-es au nom du directoire indique que « l’activité publicitaire a sombré en enregistrant une perte de 11 millions d’euros » sur la période 2010-2018. Selon l’Observatoire 2018 de l’ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias), la diffusion payée de la presse quotidienne régionale et départementale a régressé de 2,36 % en un an.