Pourquoi lutter contre la publicité ?
Totalitaire
La publicité est omniprésente. Elle a coûté 32 milliards d’euros francs en 2008 aux citoyens-consommateurs. Il y a en France un million de panneaux publicitaires et assimilés (dont probablement un tiers sont illégaux) ; 40 kilos de prospectus par an et par boîte à lettres. Son matraquage est incessant et ses intrusions toujours plus sournoises : coupures TV et radio, téléphone, Internet, tables de cafés creuses, autobus et métro emballés, écrans, sacs, vêtements, objets, etc.
Nous subissons chacun plusieurs centaines de publicités par jour. La publicité fait progressivement son entrée dans les écoles (matériel pédagogique, affichage, partenariats). Avec le sponsorat, elle altère l’esprit du sport, et s’immisce dangereusement dans la culture. À coups de millions, les lobbies font leur propagande malgré les risques sur l’environnement et les répercussions sur la santé physique et mentale des individus (nucléaire, automobile, alcool, cigarettes...).
Rétrograde et dangereuse
La publicité propage des idéologies néfastes : sexisme, ethnocentrisme, culte de l’apparence, compétition, violence, en une escalade sans but et sans fin. Elle n’hésite pas à jouer sur nos pulsions animales, nos souffrances et nos frustrations pour nous vendre un bonheur par la seule consommation.
La publicité génère la violence chez ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter, et provoque la frustration de ceux qui le peuvent, parce qu’un produit ne tiendra jamais vraiment la promesse qu’il propose. Son objectif est plutôt de pousser à la consommation au mépris des réalités humaines, écologiques, et sociales.
Antidémocratique
Inégalitaire
Quelqu’un qui souhaite vivre en société ne peut pas échapper à la publicité. Elle ne communique pas, puisque l’envoi de message se fait à sens unique. Elle a le monopole de l’expression (réduite à un " faire-vendre"). Seuls ceux qui ont de l’argent peuvent l’utiliser. Dans ce système, une grosse entreprise peut se doter d’une image positive même si elle a des mauvais produits à vendre et un comportement irresponsable. Au contraire, un petit producteur aux procédés éthiques se retrouve noyé, faute de moyens de se faire connaître.
La publicité lie les médias (puisqu’elle les finance) aux exigences des annonceurs-entreprises ; elle les pousse et les réduit à rechercher le " chiffre " et l’audimat au détriment de la qualité et de l’esprit critique. La publicité crée aussi un danger pour l’information : les pouvoirs économiques deviennent quasiment intouchables.
Inutile et coûteuse
La publicité crée de faux besoins, provoque des dépenses inutiles et le surendettement. En poussant vers une consommation superflue, elle contribue à l’épuisement des ressources et à la création de déchets. Elle est moins nécessaire à l’économie (sur les 5 dernières années, elle a augmenté six fois plus vite que la croissance réelle), qu’à la bataille des parts de marché, dont elle est l’arme favorite.
Au contraire, c’est nous qui payons son coût, puisque celui-ci est répercuté dans le montant de nos achats : un foyer de 4 personnes paye en moyenne 2 000 euros par an en publicité.
Par ailleurs, ce que les entreprises dépensent en publicité est compensé par des réductions de budget sur les autres postes (emplois supprimés ou délocalisés, conditions de sécurité négligées, salaires et conditions sociales indécentes).
Sortir du système publicitaire
En raison de leur influence néfaste sur de nombreuses sphères de notre société, les abus de la publicité doivent être combattus de façon prioritaire.
La publicité est la main droite de l’économie néolibérale outrancière, celle qui ne produit que pour mieux exclure, renforce les inégalités et réserve la richesse à ceux qui en ont déjà trop.
La publicité préfère les con-sommateurs suiveurs et égocentriques aux citoyens éveillés et responsables. La publicité doit revenir à un rôle purement informatif : elle doit être contenue, localisée et égalitaire d’accès.
Le commerce ne doit pas avoir plus de moyens d’expression que : la culture et les arts (qui embelliront nos villes et nous divertiront sans arrière-pensée commerciale) ; que la philosophie, la poésie, l’humour et la littérature ; que les associations, la politique locale et les initiatives sociales ; enfin, que l’expression libre, individuelle et gratuite.
Résistons !!
En plus des quelques moyens pour se protéger de la publicité, et au-delà des résistances individuelles (boycott, interpellation des élus et des responsables, réponses et détournements), des résistances collectives s’organisent. Actions ludiques, créatives et non-violentes, actions juridiques, travaux avec des élus, réflexions et sensibilisation auprès des médias et du public, désobéissance civile...
Toute participation est la bienvenue, quelle que soit sa forme (active, morale, financière). Toute action réfléchie et non-violente est envisageable. À chacun son rythme, à chacun son possible.