La petite salle de la maison de l’Aubrière était pleine aux trois quarts : des élu-es PCF, des militant-es et des usagèr-es du centre de santé [1]. L’inquiétude venait des propos du chef de file PS sur Saint-Pierre et par ailleurs conseiller municipal Jean Marc Pichon dans la Tribune de Tours où il s’interrogeait faussement : « Faut-il, par exemple, conserver un centre municipal de santé qui est plutôt un héritage du passé ? », sans que le groupe PS à la mairie pas plus que la section PS n’expriment depuis un quelconque désaccord.
Pas de menaces selon la mairie PCF
Le discours de la mairesse et sénatrice Marie-France Beaufils a été martelé [2] : « Le centre municipal de santé n’est en danger que dans la tête de [celles et] ceux qui le pensent », visant explicitement certain-es élu-es PS sans les nommer. Le représentant de l’adjoint en charge du dossier affirmant par ailleurs que « la mairie soutient la démarche du collectif Notre santé en danger » [3]. Pour autant, il faut se souvenir qu’il y aurait équilibre parfait si le PS s’alliait à la droite — qui a violemment attaqué à son tour le centre de santé dans sa tribune d’expression (p. 13) dans le magazine municipal de décembre — ; cela donnerait 15 élu-es de la droite et du PS contre 15 élu-es PCF. L’élu NPA et les deux élus d’ARIAL (écolos & citoyens) seraient alors en position d’arbitres !
La mairie comme le collectif affirment la nécessité d’étendre les activités de soins et de prévention du centre de santé alors même qu’il est à la fois le plus ancien [4] et le dernier du département. En effet, de nombreux centres ont fermé ces vingt dernières années en France et les restants sont tous plus ou moins menacés : Colombes, Grigny, Villejuif, centres du Grand Conseil de la Mutualité des Bouches-du-Rhône [5], etc. Mais l’argent manque : la baisse de la dotation globale de fonctionnement [6] pour alimenter le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi [7], mesure phare du « pacte de responsabilité », contraint fortement le budget municipal. Et les élu-es PCF refusent de voter un budget en déséquilibre montrant la situation difficile de la commune par crainte de l’intervention du préfet...
Défendre et étendre les activités du centre
Pour défendre le centre de santé, une pétition a été lancée par le collectif [8] et il a été décidé de continuer à faire du porte à porte pour faire connaître la situation avec l’idée de faire remplir un livre d’or en défense du centre de santé. Évidemment, l’extension des horaires et des activités de prévention voire la création d’une prise en charge psychiatrique serait une façon de rendre encore plus indispensable la structure, mais cela nécessite des financements, en particulier de l’Agence Régionale de Santé (ARS) [9] qui organise l’ « hostérité » combattue par les personnels hospitaliers...
Autre angle de défense : refuser une délégation de service public qui pourrait être assurée par exemple par la mutualité française Indre-Touraine. En effet, l’accès pourrait être alors réservé aux seul-es adhérent-es des mutuelles de la fédération nationale de la mutualité française (FNMF). Et si ladite FNMF est une organisation à but non lucratif, la situation budgétaire de certaines « œuvres sociales » (c’est-à-dire les centres dentaires, opticiens, etc.) gérées par les unions (inter)départementales est préoccupante. Ainsi, plusieurs alertes en comité d’entreprise ont eu lieu dans le grand ouest (Angers, Tours, etc.) concernant par exemple les pharmacies mutualistes, lourdement concurrencées par le développement rapide des parapharmacies, nécessitant peu de mise de départ mais rapidement ultra rentables.
De plus cette option aboutirait à plus ou moins court terme à une mutualisation des moyens et donc une délocalisation partielle des activités du centre de santé. Or, la présence physique du centre de santé est indispensable au vu de la situation de forte précarité des corpopétrucien-nes : peu de malades habitué-es du centre consultent (hors urgence ou situation périlleuse) en dehors de Saint-Pierre-des-Corps indiquait une salariée du centre. Enfin, le nombre de médecins libéraux va continuer à baisser jusqu’en 2025 : -0,3% au niveau national [10], mais à Saint-Pierre-des-Corps, la baisse du secteur libéral est déjà sensible. D’où l’importance du centre municipal de santé Pierre Rouquès !