Jeudi 25 octobre, une bénévole de l’association Chrétiens Migrants a reçu plusieurs coups de téléphones anonymes de menaces envers les exilé-es qui campent malgré eux dans le jardin Theuriet, au cœur du Sanitas. « On va vous faire peur lorsqu’on viendra à plusieurs évacuer ce camp », a déclaré l’individu, qui a appelé une dizaine de fois au local. Voisin grincheux, passant raciste ou militant d’extrême-droite ? Dans le contexte actuel, où les agressions contre les campements d’exilé-es se multiplient, ces menaces sont malheureusement à prendre au sérieux. La bénévole a alerté la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), qui a répondu... que le plan Hiver démarrerait le 15 novembre et qu’une surveillance serait demandée [1]. Le soir même, aucune trace de la surveillance demandée n’était visible, les exilé-es et leurs soutiens étant livrés à eux-mêmes [2].
Depuis une dizaine de jours, faute de places d’hébergement suffisantes, des personnes isolées et des familles sont contraintes de dormir sous des toiles de tentes à quelques pas du « centre de vie » de la ZUP. Si les menaces à leur encontre se concrétisaient, il est évident que ce serait de la responsabilité de la préfecture, de la mairie, de la DDCS et du département : malgré les risques d’agressions encourus, ces institutions font le choix délibéré de laisser les exilé-es à la rue.