Nous, membres du comité NDDL 41, sommes en désaccord avec le dossier paru dans la NR du samedi 6 janvier 2018, pour les raisons suivantes.
Les occupants de la ZAD sont diabolisés à partir de photos et d’informations diffusées par des services de gendarmerie, en vue de faire peur aux forces de l’ordre et par contre coup, à l’opinion publique. Le JDD, auteur de la publication initiale de ces documents a, depuis fait amende honorable, en reconnaissant avoir publié de fausses images ou sorties de leur contexte. Mais le mal est fait : nous voyons ainsi se développer les affabulations sur les « dangers » supposés créés par les Zadistes. Nous qui avons visité la ZAD à de nombreux reprises, n’y avons rencontré aucune arme secrètes, ni herse sanguinaire, ni sentiers piégés, ni tunnel Viêt-Cong, ni lames de rasoir sur boules de pétanques.
Sur la ZAD, il n’y a pas des « ultras violents » d’un côté et des « néo-paysans » de l’autre, mais une diversité de personnes déterminées à vivre et à lutter ensemble en construisant pas à pas depuis des années, des formes de vie et d’activités fondées sur le partage, la rencontre, le soin du vivant et des biens communs.
Pour préparer l’opinion à une éventuelle évacuation de la ZAD, il faut créer une image terrible, et la plus anxiogène possible, des personnes que l’on s’apprête à réprimer, d’opérer un savant glissement sémantique de « militants » vers « terroristes ».
Et pourtant, nous parions que, face à un monde qui cherche à tirer profit de la destruction des ressources naturelles et des inégalités croissantes, ce qui se tente concrètement sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, pour reprendre sa vie en main, sera bientôt jugé essentiel et soutenu par un nombre de plus en plus important de personnes.
Nous appelons à manifester lors du rassemblement du 10 février 2018 à Notre-Dame-des-Landes.