Mobilisation du 12 septembre : des milliers de fainéants extrêmistes dans les rues de Tours

A l’appel des organisations syndicales et de différents partis politiques, environ 5 000 personnes ont manifesté au départ de la place de la Liberté ce mardi 12 septembre.

Les propos d’Emmanuel Macron, qui affirmait à Athènes qu’il « ne [céderait] rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes », semblent avoir motivé pas mal de gens à faire grève et à manifester ce mardi. La formule se retrouvait dans de nombreux slogans et pancartes. Les ordonnances gouvernementales qui veulent poursuivre la casse du Code du travail étaient également dans toutes les têtes [1].

On était nombreuses et nombreux à se trouver agréablement surpris-es par l’ampleur de la mobilisation. Après l’échec de la mobilisation contre la loi El Khomri, au printemps 2016 [2], un certain scepticisme régnait dans les rangs des militant-es. Finalement, les mots d’ordre de débrayage ont été plutôt bien suivis, dans le public comme dans le privé, y compris dans des boîtes où ça ne prend pas trop d’habitude. La formule « On est plus nombreux que ce que je pensais » revenait régulièrement dans les conversations.

Plusieurs écoles de Saint-Pierre-des-Corps étaient fermées, le réseau Fil Bleu comptait 25 % de grévistes parmi ses conducteurs, et un certain nombre d’étudiant-es étaient présent-es, malgré la proximité de la rentrée. Comme annoncé, les militant-es de Force Ouvrière étaient là, en opposition à la ligne confédérale.

Parmi les tracts distribués dans la manifestation, l’un d’entre eux avait un ton qui dénotait particulièrement. On pouvait notamment y lire :

« Nous ne voulons plus de ce culte absurde d’un travail qui nous asservit autant par son excès que par son manque. Nous ne voulons plus sacrifier à l’obsession de la réussite et de l’excellence, sous la menace de la désintégration sociale. Nous ne voulons plus avoir pour seul choix d’être l’entrepreneur de soi-même ou de n’être rien. [...] Nous ne voulons surtout pas refonder le capitalisme, mais en finir avec lui. »

Apparemment il y a eu un cafouillage place Anatole France, où une partie de la manifestation s’est arrêtée, laissant l’avant du cortège poursuivre seul un itinéraire passant par les Halles pour rejoindre la place Jean Jaurès. Le cortège s’est dispersé vers 12h30.

Prochain round le 21 septembre.

Notes

[1Voir le communiqué intersyndical réclamant le retrait des ordonnances sur le site de Solidaires 37.

[2Pour retrouver tous les articles publiés sur le site concernant cette mobilisation, cliquer ici.