Médias libres : « La Brique se vend mieux quand il y a du bordel dans la rue ! »

Pour s’informer il n’y a pas que la NR ou Le Monde, et heureusement ! Il y a aussi tout un tas de médias alternatifs locaux et nationaux dont la Rotative fait partie. Des sites web, des journaux papiers et des fanzines qui composent un paysage bien plus réjouissant que la monotonie désespérante de la presse de masse. Des tentatives diverses de faire circuler autrement des informations, des analyses et des idées. Aussi et surtout, des échanges de pratiques et de connaissances pour améliorer nos outils et nos contenus. Alors, quand Rebellyon, le proche cousin lyonnais de la Rotative, rencontre le journal lillois La Brique, forcément ça nous intéresse.

La Brique c’est quoi, ça fonctionne comment ?

La Brique est, nor­ma­le­ment, un jour­nal bimes­triel. La pério­di­cité fluc­tue un peu en fonc­tion des dis­po­ni­bi­li­tés des « bri­queux », un col­lec­tif 8 per­son­nes (par­fois plus).

Aucun n’a de rôle pré­dé­fini et tout le monde passe un peu par toutes les étapes de la fabri­ca­tion (en fonc­tion, quand même des expé­rien­ces, du par­cours, des envies et de la paresse de chacun) : dis­cus­sion autour des arti­cles et des enquê­tes à mener, rédac­tion, relec­ture, cor­rec­tion, illus­tra­tions, mise en page, dif­fu­sion.

« On essaie de se former les uns les autres. C’est aussi une manière de ren­trer dans La Brique : on se spé­cia­lise un peu dans un domaine, on devient réfé­rent, on passe le bébé, on se fait former sur autre chose et c’est comme ça qu’on devient un peu tous inter­chan­gea­bles mais avec chacun un style par­ti­cu­lier. »

Un média alternatif local ça veut dire quoi ?

Le col­lec­tif se com­pose de rédac­teurs non pro­fes­sion­nels qui aiment boire, certes, mais aussi des­si­ner, écrire et enquê­ter. Leurs sujets, sou­vent très pous­sés, les emmè­nent aux quatre coins de la région. Même si la métro­pole lil­loise est leur pre­mier ter­rain d’enquête.

« On essaie de faire de plus en plus de repor­ta­ges en ce moment. Ça nous permet de ren­contrer des gens. Récemment, on en a fait un à Lille Sud, du coup des gens ont décou­vert le jour­nal.

A la Rotative on voit comment diffuser du contenu sur le web. Mais pour un canard papier, ça se passe comment ?

« On enlève tous les 20 minu­tes et on met des Briques à la place ! Mais bon, dès que les agents arri­vent, ils met­tent tout à la pou­belle. Même quand on les dis­tri­bue à l’entrée du métro, il y a des gens qui prenne un numéro et le balance direct par terre ensuite. Du coup, tu arri­ves dans le métro et tu vois des Briques par­tout par terre ! Les gens hal­lu­ci­nent un peu. »

Mais le tra­vailleur pressé du métro est loin d’être la seule « cible » du canard. Depuis 6 ans, le col­lec­tif tisse un réseau de dis­tri­bu­tion et s’essaie à plu­sieurs métho­des de dif­fu­sion.

La pre­mière, c’est la vente en kios­ques.

« Avant on était dif­fusé sur toute la région Nord – Pas-de-Calais. Mais avec les muni­ci­pa­les, on ne pou­vait pas assu­rer une veille sur toutes les villes de la région, donc on s’est res­serré sur la métro­pole. Là on est sur Lille, Roubaix et Tourcoing. (...)

Ensuite, vien­nent les abon­ne­ments.

« Ils sont arri­vés en nombre avec les trois der­niers numé­ros, on est très contents ! Contrairement aux autres jour­naux, on est en aug­men­ta­tion. C’est sûr qu’un de ces jours, on va dépas­ser Libé ! On devrait même pou­voir rache­ter la Voix du Nord d’ici quel­ques années. » (...)

Enfin, der­nière manière de dif­fu­ser le jour­nal, la criée.

« C’est celui qui fait le plus de tapage et qui est le plus inté­res­sant. Le 1er mai, on sera sur le salon du livre d’expres­sion popu­laire et de cri­ti­que sociale. Sinon, on est sou­vent pré­sents sur les mar­chés. Celui de Wazemmes est plutôt popu­laire et bobo, c’est celui où on retrouve le plus de nos lec­teurs. Celui de Sébastopol, c’est plus sélect, avec des bobos et des trucs qui coû­tent chers. Dernièrement, Harry Covert est allé sur celui du Vieux-Lille, et là, c’est car­ré­ment des bour­geois. »

Et puis on en apprend aussi sur qui lit La Brique, de quoi ça parle et le contexte politique lillois qui a l’air aussi enviable que le nôtre...

L’intégralité de l’article est à lire sur l’incontournable Rebellyon.info.
La Brique c’est aussi un site web avec plein de bonnes choses dedans.