Les intérimaires
Le manque de professionnel·les dans le secteur de la santé, et particulièrement d’aides-soignant·es, obligeait à un recours important à l’intérim, notre Collectif s’interroge donc sur le suivi de ces travailleurs et travailleuses intérimaires de la santé. Qui assure le suivi sanitaire de ces salariés, qui vont d’établissements en établissements, en utilisant souvent leur propre tenue de travail ?
Dans le cadre de l’épidémie actuelle, ces salarié·es ne devraient-ils pas être tous testé·es, qu’ils ou elles soient ou non asymptomatiques, afin de s’assurer qu’ils ou elles ne véhiculent pas le virus au cours de leurs différentes missions. Certain·es ont été testé·es positif·ves, et leur contrat a pris fin, mais qui s’assure qu’ils ou elles sont bien mis·es en quatorzaine ?
Le personnel soignant
Les soignant.es qui demandent à leur médecin généraliste une ordonnance pour être testé·es, se voient opposer un refus s’ils ne présentent pas de symptôme. On sait pourtant qu’on peut tout à fait être asymptomatique et contaminant. Le fait de ne tester que les soignant·es présentant des symptômes fait donc prendre le risque de laisser continuer à travailler des soignant·es qui peuvent rendre leurs patient·es malades. Pourquoi ne pas tester toutes et tous les soignant·es, afin de pouvoir isoler ceux ou celles qui sont positif·ves ?
Inovalys
Le collectif 37 Notre santé en Danger était intervenu auprès du ministère de la santé pour appuyer la demande d’autorisation faite par Inovalys pour pratiquer des tests. Dans l’article de La Nouvelle République du 16 avril, après avoir obtenu l’autorisation, ce laboratoire se dit prêt mais ABO+ qui possède 27 laboratoires d’analyse privés dans la région indique pouvoir encore doubler ses capacités de dépistage. Cela nous amène 2 questions : qui décide pour les tests de la mise à contribution des services publics comme l’hôpital ou Inovalys ou des laboratoires privés ? D’autre part, s’il y a possibilité de faire plus de tests pourquoi les consignes données par l’ARS aux médecins traitants sont-elles encore si restrictives qu’ils refusent de tester même des soignants ?
Protections des populations
Les tests et diagnostics n’ont d’intérêt qu’avec les mesures de soins et de protections qui vont derrière. Plusieurs témoignages nous arrivent concernant le retour à domicile sans aucun masque de protection de personnes Covid avérées, au risque là aussi, de propager le virus. Ces personnes retournent chez elles en transport en commun, ou en ambulance, alors qu’elles ne sont pas masquées et risquent de contaminer les ambulancier·ères n’ayant pas de masque adapté. Une fois au domicile, elles doivent se débrouiller pour ne pas contaminer leur entourage. Pourquoi ces patient·es ne bénéficient-ils pas de masques de protections, et n’étudie-t-on pas avec les patient·es les moyens d’isolement avec au besoin et s’ils sont d’accord, leur mise en isolement dans des chambres d’hôtel aujourd’hui désertées ? Les ambulancier·ères doivent également avoir tout l’équipement nécessaire pour pouvoir être protégé·es quand ils transportent des personnes Covid +.
Personnes âgées dans les EHPAD
Les conditions d’isolement amènent une dénutrition et une dégradation importante des personnes âgées dénoncées par les professionnels. Il est urgent, outre d’élargir la communication avec les proches, d’augmenter le personnel dans les EHPAD pour une prise en charge plus importante et éviter le syndrome de glissement.
Pour finir, comme beaucoup de nos concitoyen·nes, nous sommes inquiet·ètes des conditions de déconfinement pour le 11 mai en particulier dans les écoles sans garantie de tests et de masques.