Une première journée de grève au sein de Lidl a été organisée le 1er novembre 2013, notamment pour s’opposer au travail forcé les jours fériés et les dimanches. Cette revendication, au moins partagée par les syndicats FO et CGT, s’accompagnaient de nombreuses critiques portant sur la nouvelle direction et les conditions de travail dans l’entreprise. Sur le site de la section syndicale CGT de la Direction Régionale de Tours, on pouvait lire :
L’heure est grave, sur notre DR les salariés ayant de l’ancienneté vont de plus en plus mal… bon nombre ont le physique qui lâche, les arrêts s’accumulent, les salariés vont aussi très mal psychologiquement, les conditions de travail deviennent vraiment déplorables, insupportables (...).
Désormais se rajoute le travail des jours fériés « volontaires » et puis les 4 dimanche de décembre. La vie privée est désormais menacée également. Le plus vital est sa propre santé et non la problématique créé de toute pièce par une famille allemande qui ne pense qu’à se remplir les poches sur le dos de « pauvres gens » qui n’ont pas eu leur chance….
Plus généralement, les critiques à l’encontre de la nouvelle direction ont été résumées dans une "lettre ouverte à la gérance" en date du 24 octobre dont voici le contenu :
Messieurs,
Les changements stratégiques que vous avez initiés depuis votre arrivée à la gouvernance de la SNC LIDL FRANCE n’ont fait qu’accroître le mécontentement des salariés de la SNC LIDL FRANCE.
Malgré plusieurs réunions avec toutes les organisations syndicales, ainsi que plusieurs réunions de comité d’entreprise au cours desquelles nous vous avons remonté les difficultés vécues par les salariés au quotidien, aucun changement n’a eu lieu..
Nous constatons une dégradation constante des conditions de travail de chaque salarié de l’entreprise qui se traduit par :
- Une surcharge de travail
- Des cadences infernales
- Des pressions de tout ordre
- Un sentiment de travail bâclé
- Un management totalement archaïque
- Un irrespect total des accords salariaux et du droit social
- Un épuisement physique et moral de tous
- Un bafouement des principes fondamentaux de l’entreprise
- Un irrespect de la vie privée des salariés par l’ouverture des fériés et des Dimanches
- Des départs de personnel usé
- Une montée en flèche des demandes de rupture conventionnelle
- Une augmentation des arrêts de travail
- Des abus de pouvoir de vos RVR, RA, RE, RHDR et de vos DR
- -....
En résumé, nous attirons votre attention sur le ras le bol de toutes les catégories sociaux professionnelles de l’entreprise qui ne peut que nuire aux résultats de la société.
En conséquence, les syndicats FO, CFDT, CGT, CFTC, UNSA, CFE-CGC vous demandent de réagir par des actes rapides et concrets pour faire cesser des agissements qui vont à l’encontre de la santé morale et physique de vos salariés.
Sans réponse de votre part pour rétablir des conditions de travail décentes à vos salariés dans les plus brefs délais, nous nous verrons contraints d’utiliser d’autres moyens qui ne pourraient que nuire à la société dont nous sommes tous salariés.
Le problème ne se limite donc pas à la mise en place d’un nouveau casque pour les salariés des entrepôts, comme le laisse entendre le reportage de France Bleu Touraine. Et si ce reportage relaye le communiqué de la direction de Lildl rappelant son attachement au dialogue social, le débrayage de 3 000 salariés de l’enseigne démontre que les réponses apportées ne sont pas à la hauteur des attentes du personnel.
Photo de Robert Wallace
