En début de semaine dernière, se posait la question de la gestion du confinement pour les jeunes vivant dans le squat “Plan B” (squat réquisitionné en décembre 2018, où vivent actuellement 20 jeunes en procédure d’expulsion, dont la date d’audience est fixée au 7 mai). Mardi dernier, le 17 mars, la DDCS a décidé la mise à l’abri des jeunes du squat “Plan B” à l’hôtel pour la durée du confinement. Cela a été un véritable soulagement, à la fois pour les jeunes et les bénévoles d’Utopia 56 Tours et du collectif Plan B qui continuaient à intervenir sur place. Tout le monde pourra être protégé. C’est donc avec une certaine surprise que le collectif Plan B a découvert samedi 21 mars que la serrure de la porte d’entrée du Plan B avait été changée et qu’il n’y avait plus accès.
Profitant du confinement des jeunes organisé par l’État, et malgré une interdiction de sortir de chez soi pour des déplacements qui ne seraient pas strictement nécessaires, quelqu’un est venu commettre un acte malveillant, et ce, alors qu’une procédure judiciaire est en cours concernant le squat. Les jeunes ont quitté en urgence le Plan B, y laissant leurs affaires personnelles, dont une partie de leur matériel scolaire. Du matériel associatif qui permettait la distribution de repas chauds se trouve aussi à l’intérieur, ainsi que les lits dans les chambres.
Cela signifie que les jeunes ne peuvent récupérer leurs affaires personnelles (ils en ont déjà peu !). Mais aussi que dès la fin du confinement, ils n’auront plus d’hébergement. Ils seront à la rue. Le lieu était vide depuis des mois avant l’arrivée des jeunes, il est devenu leur domicile. Une plainte a donc été déposée ce jour au commissariat pour violation de domicile. Les services de police sont donc saisis d’une enquête préliminaire, et le Procureur de la République a été également alerté.
Le Plan B constitue juridiquement le domicile des jeunes qui habitent sur place. Il est inviolable et tant qu’une décision judiciaire civile ne sera pas rendue, nul ne peut se faire justice à lui-même et personne ne pourra les expulser de force, même en profitant cette grave crise sanitaire.