Nous, membres du CRAC faisons tous le constat des moyens insuffisants alloués à l’archéologie. Nous dénonçons la précarisation croissante de nos métiers. Notre engagement et les difficultés sont les mêmes que nous soyons précaires ou en poste, du public ou du privé, du préventif, des universités ou de la médiation-valorisation du patrimoine. La lutte pour le respect de nos métiers, de nos conditions de travail et une démarche scientifique rigoureuse ne pourra se faire que par la solidarité et la mobilisation de tous les acteurs de l’archéologie. Notre collectif se veut un espace de dialogue et de solidarité entre les différents agents de l’archéologie. Nous appelons tous les travailleurs de l’archéologie à nous rejoindre.
Nous luttons contre la précarité.
Il s’agit d’arrêter les statuts ultra-précaires (stagiaire, service civique, intérim, auto-entrepreneur, CDD très courts), et créer des postes d’archéologues permanents. La lutte s’engage pour une revalorisation salariale générale, un respect de la loi quant aux obligations des employeurs (carences, salaires et frais...) et la reconnaissance de l’ancienneté des contractuels y compris inter-opérateurs.
Nous luttons pour améliorer les conditions de travail.
Il est nécessaire de pouvoir associer l’ensemble de l’équipe à toutes les phases d’une opération et ce de la préparation au rendu du rapport final. Il s’agit de revoir et respecter les proportions de temps de terrain et de temps en post-fouille. Il est nécessaire de faire reconnaître la pénibilité et les dangers du métier (geste et posture, pollution, blessures fréquentes...). Nous demandons l’engagement des opérateurs à bien mieux anticiper ou à refuser certaines conditions d’intervention (pollution, canicule, grand froid...) et l’obtention de matériels et de locaux adaptés à nos pratiques. Nous demandons aussi la prise en compte des heures supplémentaires et des temps de trajet, ainsi que l’arrêt des domiciliations fictives.
Nous luttons pour la formation continue et les activités scientifiques.
Nous demandons l’accès systématique des CDD aux différentes formations, une implication des archéologues de terrain dans les travaux de recherche. Nous luttons aussi pour la transmission intergénérationnelle des savoirs, avec une formation par la pratique au diagnostic, à la fouille, à la post-fouille, à la publication et à la recherche.
Nous luttons pour la recherche.
Nous demandons le retrait du Projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche, une meilleure liaison entre l’université et l’archéologie préventive. Il est nécessaire d’arrêter de se reposer sur la recherche effectuée sur le temps libre de chacun et chacune.