L’IFOP avait analysé les résultats de 2012 dans les bureaux de vote « abritant dans leur périmètre une caserne de la gendarmerie mobile en milieu urbain ». Contrairement aux CRS, « les gendarmes mobiles résident avec leurs familles dans les locaux de la caserne. La concentration de ces effectifs "gendarmiques" offre ainsi une possibilité de pouvoir évaluer la réalité du vote ».
Nous avons ainsi repris la même méthode pour analyser le scrutin du 1er tour des régionales [1]. Notre étude est loin d’être exhaustive [2], mais cet échantillon laisse observer un constat sans appel.
En Ile-de-France, les gendarmes mobiles et gardes républicains ont voté massivement Front National.
A Versailles, se trouve le groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM). Le bureau de vote n°10 de la ville constitue, de ce point de vue, un "cas exceptionnel et très précieux de bureau « chimiquement pur ». En effet, ce bureau de vote situé à proximité immédiate du camp de Versailles-Satory présente la particularité de ne compter que des gendarmes et des membres de familles de gendarmes sur ses listes électorales". 61,85% des électeurs gendarmes ont choisi le candidat "bleu marine", Wallerand de Saint-Just ! Partout (à l’exception du bureau n°11, proche géographiquement de la caserne), le score du FN plafonne à 15-20%. Si la ville des Yvelines a voté à 15,95% pour le Front National, ce dernier pourra toujours se consoler en admirant son score dans le bureau de vote des gendarmes : près de 62%, soit 274 votants sur 453 [3].
L’intégralité de l’article est à lire ici. Photo de Philippe Leroyer.