Le département d’Indre-et-Loire continue à mettre des jeunes à la rue

Des mineurs avec ou sans papiers se sont vus refusés l’aide du Département. L’ASE les renvoie, ils se retrouvent démunis et sans logement. Communiqué de Utopia 56 Tours.

Alors que la Touraine est passée en zone rouge et que le virus circule activement, le Département d’Indre-et-Loire remet des jeunes à la rue ! Depuis début septembre, 5 jeunes sont arrivés au local d’Utopia 56 Tours après une remise à la rue par l’Aide Sociale à l’Enfance car ils n’avaient nulle part où aller : parmi eux, trois mineurs bangladais dont un de 14 ans !

Depuis environ un an, nous avons constaté que de nombreux mineurs bangladais étaient refusés par l’Aide Sociale à l’Enfance et remis à la rue à Tours. Pourtant, ces jeunes se présentent avec leurs documents d’identité, des documents dont l’authenticité est vérifiable en quelques clics sur le site de l’ambassade du Bangladesh.

En un an, ce sont 10 recours juridiques [1] qui ont été entamés avec Utopia 56 Tours devant le Juge des Enfants pour des jeunes bangladais refusés par le Département d’Indre-et-Loire et remis à la rue. Huit ont finalement été reconnus mineurs et placés à l’Aide Sociale à l’Enfance et deux sont toujours en attente d’une audience devant le juge des enfants. Aucun de ces jeunes bangladais n’a été jugé majeur par le juge des enfants.

Le Département chercherait-il à faire des économies en refusant ces jeunes qui seront pour la grande majorité reconnus mineurs plus tard par le juge des enfants ? Faute de solutions d’hébergement pour les jeunes remis à la rue par le département, et alors que nous entrons dans l’automne, va-t-on voir s’installer un campement à Tours ?

Illustration issue d’une vidéo réalisée par Télé Bocal

Notes

[1Les recours prennent entre six mois et un an, obligeant le jeune à entamer de longues procédures, sans aucune protection (sans hébergement, sans accès aux douches, aux cantines sociales, sans aucun revenu...).