Ainsi, ce jeudi 28 janvier, un lecteur de Blois publie un commentaire sur les réformes que les politiques n’auraient pas été capables de mener en France depuis une quarantaine d’années. Tout y passe : les finances publiques, les 35 heures, l’apprentissage, les charges qui plombent nos entreprises, les retraites, les millions de fonctionnaires , et que, et que… bref, des propos de café du commerce imbibés de Gattaz et de Macron ou bien de Philippot.
Après tout, tout le monde a bien le droit de dire des conneries, on est en République n’est ce pas ? Mais ce n’est pas encore assez pour« la rédaction de la NR » qui se sent en devoir d’intervenir, non pas pour modérer ces propos fanatiques mais au contraire pour en rajouter une couche du même bois. Et voila ce que ça donne :
« Cela fait quarante ans que la France planque la poussière sous le tapis. Le pays a pu se le permettre car il a un rang d’envergure, étant quand même la 5e puissance économique mondiale. Mais il se pourrait bien que ce temps-là touche à sa fin. Le jour où la France se retrouvera au pied du mur, lorsque par exemple les taux d’intérêt remonteront, les décisions différées depuis quarante ans pleuvront, mouillant tout le monde, des plus riches aux plus pauvres. Ce sera l’heure du grand changement, contraint et forcé, à savoir le temps des vraies réformes jusque-là repoussées, empêchées. »
On sent bien que la rédaction regarde trop BFM TV et se dope aux éditos du Point, nous voila en plein dans la rhétorique réactionnaire traditionnelle sur le thème bien (trop) connu de « nous vivons au dessus de nos moyens ». Et que peut être il faudrait donner un bon coup de Marine, ou bien (ça tombe à pic) une bonne guerre ? Le soldat NR est prêt, l’arme au pied ou plutôt au bout des doigts, c’est tout de même moins risqué.
Donc, quand elle sort de son apparente neutralité habituelle, ce que dévoile « la rédaction de la NR » n’est pas beau à voir. Au passage elle oublie de mentionner que le journal vit pour une large part d’importantes subventions publiques sans lesquelles il aurait depuis longtemps disparu (mais ce n’est peut être que partie remise ?). Sans rien dire de la fiscalité, soyons charitables. Curieuse posture que celle de ces assistés qui vocifèrent contre l’assistanat.
Une dernière chose cependant. Comment et pourquoi certains journalistes de la NR, que nous savons ne pas forcément partager le dogme néolibéral ainsi affiché, qui peuvent même être syndiqués, admettent-ils que leur responsabilité professionnelle soit engagée par une signature présentée comme l’émanation de l’opinion de l’ensemble de la rédaction ? C’est pour quand le coup de gueule camarades ? Il y a urgence.
Monsieur HR