C’est un courrier daté du 11 juillet 2016, signé par le responsable administratif de l’UFR Arts et Sciences Humaines de l’université de Tours, Benoît Wolf.
« A la veille du début des inscriptions administratives du 6 juillet dernier, vous avez effectué des collages à la sauvage sur les murs du site Tanneurs. Ces dégradations ont nécessité une intervention pour l’entretien des locaux ainsi qu’une remise en état des panneaux et des murs. »
En annexe, l’étudiant destinataire du courrier, qui est membre de l’Union des étudiants communistes (UEC), a eu la surprise de tomber sur une facture de 120 euros, correspondant à des frais d’enlèvement d’affiches et d’autocollants, ainsi qu’à des frais d’entretien. Une première à Tours, analysée comme une tentative d’intimidation par l’organisation visée.
Cette facture adressée à l’UEC s’inscrit dans un contexte plus large, qui voit la direction du site exercer de plus en plus de pression sur les groupes politiques et les syndicats étudiants qui militent au sein de l’université. Le local de l’UNEF a été relégué au quatrième étage du bâtiment ; la présidence a voulu interdire aux syndicats étudiants et groupes politiques de tenir des tables d’information lors des chaînes d’inscription ; d’après un membre de Solidaires Etudiant-es, la direction voudrait aussi limiter l’affichage syndical et politique sur les panneaux d’expression qui habillent les couloirs des Tanneurs.
Les affiches, collées sur les murs extérieurs donnant sur la rue des Tanneurs dans la nuit du 5 au 6 juillet, portaient notamment sur l’opposition à la loi El Khormi, qui mobilise les étudiants communistes depuis le mois de mars. Benoît Wolf, qui réclame 120 euros à ces étudiants au nom de l’université, est délégué de la CFDT, la seule « grosse » organisation syndicale à avoir apporté son soutien au projet de loi.
Illustration : affiches contre la loi El Khomri, par Dan Bouteiller.