La Nouvelle République nous a offert le 27 juin un magnifique reportage « dans les pas de la police municipale ». Le (ou la) journaliste du quotidien local a pris place dans une voiture de flics, « avec les brigadiers-chefs principaux Anthony Choinière et Didier Dufour », et nous fait part de ses observations :
« Le deux tons enclenché, notre voiture traverse la ville à vive allure : il faut rejoindre la guinguette au plus vite. Au volant, le brigadier-chef principal Dufour fait preuve d’une grande maîtrise. L’expérience et le sang-froid, indispensables, sont à l’œuvre. »
Le reportage ne nous dit pas ce qui justifiait de se rendre à la guinguette au plus vite, mais la conduite rapide des flics semble exercer une réelle fascination sur les journalistes.
Ainsi, en septembre 2014, c’est avec des policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) que le journaliste Maxime Lavenant s’était embarqué pour une nuit. Et au milieu de la description de la « chasse » à laquelle se livrent ces flics :
« Bientôt, le bruit des pneus qui crissent, du moteur en surrégime, inonde les tympans. »
Pas besoin de grand chose pour épater des journalistes complaisants : tu sors le gyrophare, tu pousses un peu le moteur, et ils sont aux anges.
Ce genre de reportages garantit le maintien d’une bonne relation journalistes-police. Une pratique qui devrait ravir la commission d’enquête parlementaire sur le maintien de l’ordre qui écrivait dans son rapport :
« Journalistes et forces de l’ordre ont tout à la fois un intérêt commun et un devoir de travailler ensemble et, à tout le moins, de ne pas nuire à l’exercice du métier de l’autre. »