Grève illimité à Trousseau : venez soutenir les personnels en lutte !

L’intersyndicale CGT-FO-SUD a lancé une nouvelle grève illimitée dimanche dernier, confirmée en assemblée générale du personnel ce mardi. Cette grève touche pour l’instant cinq services : Unité de Service Continu Chirurgicale (USCC), réanimation neuro-traumatologie, service des brûlés, dermatologie et onco-gastroentérologie mais au moins deux autres pourraient suivre prochainement.

Alors que les grèves dans les CHU se multiplient partout en France ( Caen, Corte-Tattone (Corse), Dijon, Nancy, Paris (APHP), Saint Paul (La Réunion), Toulouse, etc.) suite à la grève du 25 juin les personnels grévistes étaient ce jeudi matin dans le hall de l’hôpital Trousseau et jeudi après-midi place Jean-Jaurès à Tours à partir de 15 h, pour des distributions de tracts et une pétition de soutien à signer. Vendredi à 11 h, ils rencontrent Serge Babary, maire de Tours et élu à la tête du conseil de surveillance du CHRU.

Les raisons de la colère : fermeture austéritaire de lits et manque criant de personnels

Dans le tract d’appel à la grève intitulé Non à la restructuration des Services de L’Hôpital TROUSSEAU ! NON à la fermeture de lits ! l’intersyndicale indique :

Le Président du Conseil de Surveillance (Maire de Tours), la Direction l’ont annoncé : « il faut trouver 3 milliards d’euros pour financer le pacte d’austérité » (50 milliards €) !!!
Après la restructuration de l’Hôpital Bretonneau (ORL, OPH [1], Gynécologie) et du service de chirurgie Orthopédique sur l’Hôpital Trousseau fin 2014.

Concrètement cette restructuration se traduit notamment par :

  • la fermetures de quatre lits, suppression de deux postes d’aide soignantes et de deux postes d’A.S.H. [2] en dermatologie alors même qu’il manque une A.S.H. en hospitalisation complète et une A.S.H. en hospitalisation de jour !
  • l’hospitalisation de deux patients par jour dans le même lit sans renfort de personnel dans le service d’Hospitalisation de semaine de gastroentérologie ! Pour le ménage entre deux patients, la réponse est : « on va voir si on peut diminuer le ménage... »
  • ouverture de quatre lits supplémentaires en Onco – Gastroentérologie, mais il faudrait la création d’un poste d’A.S.H.
  • le passage de douze lits à dix-huit lits en Unité de Service Continue Chirurgicale mais sans le personnel suffisant : il faudrait créer deux postes d’A.S.H. et deux postes d’infirmières supplémentaires le jour et d’un poste d’infirmière de nuit (en plus de ce que propose la direction).
  • le passage de dix lits à huit lits en Réanimation Neuro - Traumatologie avec diminution des effectifs d’A.S.H., alors qu’il faudrait la création d’un poste supplémentaire : « la direction ferme des lits, alors qu’il y a des WE où on ne sait pas où mettre les patients ».
  • la désorganisation du service des Brûlés : le service ne doit pas être relocalisé sur deux étages différents (entrainant des transferts) afin de conserver une meilleure prise en charge du patient brûlé au niveau asepsie et douleur.
Avenir du service des brûlés du centre hospitalier de Tours
 
Question n° 17293 adressée à Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes 16/07/2015
 
Texte de la question : Mme Marie-France Beaufils attire l’attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur l’avenir du service des brûlés du centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Tours. Elle s’inquiète du projet de restructuration en cours. Elle ne comprend pas qu’un service, organisé selon la réglementation en vigueur, dans des locaux neufs depuis 2003 soit aujourd’hui remis en cause, sans consultation des personnels concernés. Elle conteste la scission en deux secteurs d’hospitalisation d’un plateau technique aujourd’hui efficace. Elle s’inquiète non seulement du risque réel de dégradation de la qualité des soins, mais aussi pour la sécurité des patients avec la menace d’augmentation des infections nosocomiales occasionnées par les multiples futurs déplacements des patients, mouvements qui n’ont pas lieu dans le service actuel. Elle craint que les difficultés ainsi créées par cet éclatement puissent servir de prétexte pour supprimer un service qui a montré sa pertinence jusqu’à ce jour. Elle lui rappelle que la France manque actuellement de lits d’hospitalisation pour l’accueil des patients brûlés. Elle ne souhaite pas que le service des brûlés du CHRU de Tours soit sacrifié au profit d’un autre site. Elle lui demande comment elle peut prendre en compte la volonté des personnels de ce service pour que les soins puissent s’effectuer au sein de l’infrastructure actuelle. »Avenir du service des brûlés du centre hospitalier de Tours

P.-S.

Concernant le rythme infernal et le sens des réformes hospitalières, voir http://larotative.info/le-management-neoliberal-de-la-994.html

Notes

[1Ophtalmologie

[2Assistant-e de Soin des Hôpitaux