Grève des salariés de Fidélia Assistance

Le vendredi 9 mai, les salariés de Fidélia Assistance ont décidé spontanément de faire grève pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail. Ils critiquent notamment le nouveau système de répartition des appels téléphoniques, qui se traduit par une augmentation de la cadence de travail.

L’entreprise Fidélia est une société d’assistance pour le groupe d’assurance Covéa (MAAF, GMF et MMA), qui compte des locaux à Tours, Nantes et Saint-Cloud (où se trouve son siège social). Les plates-formes téléphoniques de la société reçoivent les appels des assurés accidentés ou en panne de voiture.

Les motifs de la grève (suivie par 75 % du personnel ce lundi) sont multiples. Alors que le groupe Covéa a dépassé les 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2013, la prime de participation proposée aux salariés de Fidélia Assistance pour le même exercice est dérisoire : de 3 à 6 euros. En parallèle, la nouvelle organisation de la répartition des appels téléphoniques entraîne une suractivité importante. D’après un salarié :

« Quand on raccroche le téléphone, il sonne presque immédiatement pour réaliser un nouveau dossier d’assistance, ce qui n’était pas le cas avant, il y avait toujours des temps de "pause" de quelques minutes qui permettaient de récupérer après chaque dossier d’assistance et d’assurer une qualité de service dans la réalisation de chaque dossier. »

La dégradation des conditions de travail est aussi liée au sous-effectif : le nombre de chargés d’assistance est insuffisant pour absorber l’activité, et les demandes d’embauches de CDI restent sans réponse, la direction préférant reconduire des contrats saisonniers de 9 mois. Faute de personnel en nombre suffisant sur la plateforme téléphonique, les assurés doivent patienter plus longtemps, et les salariés de Fidélia, en plus de crouler sous les appels, doivent affronter la mauvaise humeur de leurs interlocuteurs.

Pour la première fois dans l’histoire de l’entreprise, le mouvement de grève a été lancé par des salariés non-syndiqués ; les syndicats de l’entreprise ont ensuite apporté leur soutien au mouvement, qui se poursuivait ce mardi.

Sur le site de la section Force Ouvrière, on peut lire :

« Ce n’est pas faute d’avoir prévenu la direction. Tous les indicateurs étaient au rouge, comme disent les professionnels de la profession. Et ce vendredi les salariés, sans l’aide des syndicats, ont décidé de dire stop. Stop aux parkage continu, stop aux cadences infernales, stop aux projets bancals, qui ne fonctionnent que peu ou prou, qui sous couvert de modernisation, de rentabilité, de productivité, détériorent leurs conditions de travail et nuisent à la qualité du service rendu.

Tous services confondus, spontanément, les salariés ont cessé le travail et cela sur les trois sites. Et ce n’est que le début. Car si rien n’est fait pour apaiser cette juste colère, la gronde risque de durer et de s’installer au détriment des sociétaires, de l’entreprise et évidemment des salariés.

Il faut bien rappeler, à ceux qui pourraient en douter, que la grève et le débrayage, demeurent le dernier recours pour les salariés quand ils n’en peuvent plus. »


Mise à jour : Le mouvement a été reconduit jusqu’à aujourd’hui (mercredi) 10 heures, car la direction n’a pas répondu favorablement aux revendications des salariés. Des actions ont été menées, notamment des tractages devant les agences GMF, MMA et MAAF pour informer les assurés. Prochaine assemblée générale aujourd’hui à 10 heures. Un comité d’entreprise est prévu à la même heure.